Le siège de l’OMD à Bruxelles a abrité du 7 au 9 octobre dernier, une rencontre de haut niveau regroupant les différents représentants des administrations des douanes. Ce forum qui entrait dans le cadre des activités du Groupe de travail sur les données et les statistiques (GTDS) a été un grand moment de réflexion sur les enjeux, présents et futurs, liés à l’évolution du secteur douanier.
La délégation de la DGDA a été conduite par M. Jean Claude Kalenga, Directeur Général adjoint en charge des finances et administration. Durant trois jours, les participants ont discuté sur des thématiques spécifiques relatives à la gestion douanière.
Abordant le premier chapitre portant sur les statistiques douanières, les participants ont examiné les différents progrès réalisés au cours de la période d’intercession.
Les discussions ont gravité autour des normes et définitions en élargissant leur portée sur les sujets supplémentaires notamment les recettes douanières, les précurseurs associés à la fabrication des explosifs et des drogues.
Réinventer les agences douanières
Ces échanges ont également concerné la version enrichie du Recueil de l’organisation mondiale de douanes (OMD) portant sur les normes relatives aux statistiques douanières ainsi que sur les bonnes pratiques en matière de protection des données.
Et pour mettre en relief les avancées obtenues dans le cadre de l’élaboration du Recueil précité, quelques membres ont partagé les expériences de leurs pays respectifs dans ce domaine.
Le point d’orgue de cette activité aura sans nul doute été le débat consacré à l’intelligence artificielle (IA) à travers des études des cas et idées en la matière.
Certains aspects du périmètre lié au Projet Douanes intelligentes (Smart customs) ont été évoqués. Les participants ont souligné la nécessité de prendre en compte le fossé numérique entre les administrations douanières ainsi que les choix des technologies à appliquer en vue d’en accroître l’efficacité et de faire face aux défis y afférents à l’échelle mondiale.
S’agissant de la réglementation en matière de l’IA aujourd’hui marquée par une fragmentation avérée au vu des pratiques nationales spécifiques et/ou communautaires, voire internationales qui régissent ce domaine, les participants ont dégagé la responsabilité de l’OCDE en tant que pionnière dans ce secteur.
Les participants ont finalement conclu, après débats, sur le besoin d’identifier les différents risques et obstacles associés à l’IA de sorte à en observer une bonne gouvernance afin d’éviter des dérapages regrettables. Bien plus, ils se sont accordés sur l’urgence de réinventer les agences douanières en recourant aux données sûres et sécurisées ainsi qu’à l’IA dont l’importance et l’intérêt se sont réellement accrus de façon significative au sein de certaines d’entre elles.
Toutefois, la mise en œuvre de l’IA en douane devra nécessairement passer par un processus de renforcement des capacités par le biais d’une gamme diversifiée de formations en adéquation avec les besoins spécifiques préalablement identifiés et exprimés par les différentes administrations des douanes intéressées…
Jean Pierre Eale Ikabe (Texte tiré du rapport de mission de Léon Nzita)