L’annonce d’une éventuelle révision de la constitution de 2006 fait couler tant d’encre et divise la société congolaise tant du côté politique que de la société civile.
Cette information annoncée par le secrétaire général de l’Udps, Augustin Kabuya, était confirmée par le président Félix Tshisekedi lors de son séjour à Kisangani.
Selon le secrétaire général de l’Udps, ladite constutition n’est plus adaptée car elle empêche le président élu d’accomplir ses 5 ans de mandat suite aux longs pourparlers politiques pour constituer le gouvernement. De sa part, le président Félix Tshisekedi fustige ladite constitution, qui, pour lui, est une œuvre des étrangers. Il promet de mettre en place une commission pour réviser la constitution de 2006 afin de doter les Congolais de leur propre constitution.
Toutefois, le message du chef de l’État n’est pas explicite et sème de la confusion dans le chef de la population congolaise. Veut-il changer la constitution en révisant les articles qui bloquent le bon fonctionnement des institutions ou changer carrément de constitution en adoptant une nouvelle, avec comme conséquence la possibilité de postuler à un troisième mandat ?
Cette annonce a mis vent debout l’opposition, une partie de la société et la Cenco.
Tous voient dans cette révision de la constitution une tentative du président Tshisekedi à s’éterniser au pouvoir alors qu’hier il s’était levé contre cette éventualité.
En effet, la constitution n’est pas du tout figée car elle peut faire l’objet des amendements mais pour des dispositions verrouillées, il faut procéder par référendum pour les changer. Un autre écueil est les dispositions de la constitution qui interdisent la révision de la constitution durant l’état de siège et de guerre. Pour ce faire, il faut enlever l’état de siège et mettre fin à la guerre qui sévit à l’est du pays.
Cette annonce a suscité pas mal des réactions. Les prélats catholiques demandent au président de la République à y renoncer pour éviter d’éventuels troubles susceptibles de provoquer du chaos. En sus, ils lui demandent de mettre fin à la guerre et de s’attaquer à l’amélioration du quotidien des Congolais.
Pareil pour les partis politiques comme Ecidé, Ensemble pour la République, FCC et tant d’autres qui voient dans cette décision une esquive du pouvoir en place pour dissimuler son échec.
En dehors du front militaire et social en perspective avec les menaces de grèves, le pouvoir en place risque d’ouvrir un autre front, cette fois-ci politique qui risque de plomber les quatre ans qui restent.
A l’instar des remous provoqués par le dossier ‘ »de père et de mère » qui a diamétralement divisé la société, le président de la République a intérêt de fixer les Congolais sur les modifications à apporter afin d’apaiser les esprits pour éviter d’éventuels dérapages.
Herman Bangi Bayo