Présentée, il y a peu, comme une entreprise moribonde laminée par des problèmes récurrents de gestion, la Générale des Carrières et des Mines (Gecamines) est en train de renaître de ses cendres.
La nouvelle usine hydro-métallurgique mise en service en 2023 par sa filiale STL symbolise aujourd’hui la revitalisation de cette société publique, autrefois fleuron de l’économie congolaise.
À peine il y a quelques jours, la Gécamines a exporté vers l’Europe des concentrés de Germanium lesquels étaient censés atterrir à Umicore en Belgique pour un traitement ultérieur aux fins de commercialisation. C’est pour la première fois que ce métal précieux quitte le Congo sous cette forme.
Cette première exportation résulte de l’accord conclu en mai 2024 entre la Gécamines et cette société belge pour le traitement du Germanium issu du site de résidus miniers Big Hill installé à Lubumbashi. Cette première exportation revêt une importance particulière au regard de ce que représente ce minerai stratégique rare utilisé dans la fabrication des téléphones, des fusées, des drones, dans l’armement, les panneaux solaires etc.
Un tel développement constitue une performance qualitative et quantitative pour la Gécamines habituée autrefois à exporter de l’alliage brut de ses minerais (cobalt, cuivre, coltan etc). Ce premier chargement de Germanium confirme, si besoin en était encore, l’ambition du Président Félix-Antoine Tshisekedi de faire de la RDC un hub mondial des métaux stratégiques, tant pour leur extraction que pour leur transformation locale.
Au cœur des convoitises…
Le recyclage local du Germanium est une nouvelle manne financière qui s’offre au pays au regard de la valeur marchande que revêt ce minerai évalué en plusieurs millions de dollars. En effet, une tonne de Germanium peut coûter jusqu’à 2,2 millions de dollars sur un marché international dominé jusque-là par la Chine, la Finlande, la Russie et les États-Unis.
Pour passer du brut d’hier au concentré d’aujourd’hui, il a fallu investir plus de 70 millions de dollars dont 50% en fonds propres de la Gecamines, le reste étant complété par quelques banques locales triées sur le volet.
En outre, cette transformation locale de Germanium multiplie par cinq le prix de la vente. Une aubaine pour la RDC qui en tire un énorme avantage dans une production mondiale estimée à 180 Tonnes dont 30 T provient de son riche sous-sol. Un scénario qui renforce le rôle incontournable de la RDC sur la scène économique internationale.
La valorisation du potentiel en Germanium de la RDC devrait contribuer à accroître les recettes minières du pays, attendues à près de 5 milliards de dollars en 2025. Le secteur minier devrait ainsi représenter environ 30 % des revenus publics congolais d’ici l’année prochaine.
Plus que jamais, la RDC est au centre des convoitises en devenant le centre névralgique où se dessine l’avenir technologique de la planète. Aux congolais d’en profiter au maximum…
ANDEMA