Stéphane Kitutu fait partie des pionniers de la presse Congolaise. Il a fait la fierté de la radio et télévision congolaise. Il est une référence. Après une carrière bien remplie, il est en retraite dans sa résidence de la Gombe, non loin de lounge resto bar Surcouf, entouré de ses enfants et nombreux petits enfants. Âgé de 81 ans, il est toujours actif sur les réseaux sociaux apportant lorsqu’il le faut expérience sur des sujets qu’il maîtrise.
En lui rendant hommage à l’occasion de son anniversaire de naissance, je profite pour lui rappeler notre première rencontre qui remonte à l’année 1980. Il y a donc déjà 44 ans.
Très jeune, je le regardais à la Télé ! Cette dernière a démarré à Kinshasa le 24 novembre 1966, juste un an après l’arrivée au pouvoir de feu le maréchal MOBUTU.
Le vieux Steph faisait partie de l’équipe qui avait démarré la TV au pays.
Présentateur du journal télévisé, il était l’un des plus brillants. De lui, je sais que c’est d’abord un vrai Kinois qui a étudié à Saint Raphaël, puis a poursuivi ses études à Anvers en Belgique et de formation en France. Pur Kinois de souche, il était reste très attaché au quartier de son enfance, RUWET (dans la commune de Kinshasa) où il revenait souvent pour partager un verre et les news avec ses amis de jeunesse notamment le vieux Paul Zanga. C’est d’ailleurs dans la parcelle familiale de vieux Paul, qu’il avait transformée en snack- bar, qu’ils se retrouvaient.
Puis en 1980, je l’approche en qualité de directeur de la télévision. C’est d’ailleurs à cette période-là que, de retour de Libreville, je lui ai fait la proposition d’ouvrir la télé de jour. Il va accepter. La télé commença alors à ouvrir aussi l’après -midi. En 1992, je le retrouve à la tête de l’ex-OZRT en qualité de PDG : je sollicitais le mandat pour devenir acheteur des Programmes et coproduire une émission Tv des sports « Prolongations ».
J’obtiens les accords et diffuse « DONA BEIJA ». Vous connaissez la suite.
J’en profite pour lui demander d’ouvrir l’antenne le matin après accord du Directeur des programmes LUTU Mabangu, à qui je fais un clin d’œil. J’avoue que toutes ces facilités qu’il m’avait accordées, c’est aussi parce qu’il avait connu mon père. Je n’oublie pas non plus tous ses conseils qu’il m’avait prodigués au cours d’un déjeuner au Grand Hôtel. Je lui en suis toujours reconnaissant.
Visage emblématique de l’espace audiovisuel congolais, il est devenu, après son passage à la RTNC, président de l’Union de la Presse du Zaïre (UPZa, actuelle UNPC). Suite à ses prises de position, il sera éloigné des écrans jusqu’en 2000 lorsque Charles OKOTO va lui confier la gestion de sa chaine tv, Horizon 33. Au cours de ce temps mort, comme je passais une partie de mon temps libre et pause déjeuner au « Surcouf » à quelques pas de sa résidence de la Gombe, je lui faisais un clin d’œil.
Bien qu’ayant quitté la RTNC, il a passé la main à sa fille Eurydice Kitutu, pur produit de l’IFASIC, qui présente brillamment le journal télévisé. Apres cette chaine, Stéph a de nouveau perdu des élans et puis en 2003, il devient Directeur Général de Canal Congo Télévision (CCTV) et de Radio Liberté Kinshasa (RALIK) et ce jusqu’à ce jour.
Il n’a pas été et n’est pas seulement un bon directeur de télévision, il est aussi un bon encadreur, dixit Kudura Kasongo (ex-Député National, ex-Secrétaire d’Etat, ex-Conseiller en communication de Kabila). Il est arrivé à faire de CCTV une télé généraliste et non une télé d’un leader politique ou d’un parti. Bien qu’au appartenant à Jean-Pierre BEMBA.
En bio, Stéphane Kitutu est marié, et même polygame, père de nombreux enfants comblé de beaucoup de petits-enfants qui font de lui un homme heureux. Grand amateur de la bonne table, il lui arrive de réclamer en matinée avec insistances les restes de son copieux repas du soir. Bon vivant, il aime bien jouer au tennis.
Le mauvais souvenir que je garde de lui, c’est quand il s’est fait brûler au studio de Canal Kin Télévision. Le soutien qu’il avait alors reçu des téléspectateurs et de la population démontre à suffisance que c’est un bon vivant toujours proche de la masse populaire.
Jean-Pierre Eale Ikabe