La ville de Kinshasa est devenue capitale depuis 101 ans par un décret royal du 1er juillet 1923. Le colon avait construit la ville en la découpant en deux. Le centre-ville et l’administration ainsi que leurs résidences qui étaient dans la commune de Kalina actuelle commune de la Gombe.
Et de l’autre côté la cité indigène où vivait uniquement la population noire.
Entre le deux cités, la limite était le camp Ndolo, le grand marché, le jardin botanique, le jardin zoologique, l’hôpital général, le camps de police ainsi que la pépinière.
Dans le centre-ville, on y avait installé des parcs de jeux, des centres sportifs, des lieux des divertissements, des hôtels, des églises et des écoles.
Pour ne pas faire des jaloux, le colon avait construit si pas la même chose mais il y avait presque tout : des églises, des écoles, des parcs des jeux, des stades, des complexes sportifs.
Pour avoir grandi dans cette ville, j’ai de nombreux souvenirs et à mon époque, les piétons respectaient le code de la route, on marchait à droite. Au vu des corbillards, on s’arrêtait ; à l’écoute de l’hymne national, tout le monde s’arrêtait; à l’église, les femmes et filles étaient assises à gauche et les hommes et les garçons naturellement à droite. Nous attendions tous le dimanches pour porter nos beaux habits. Après l’office religieux, on allait sur le boulevard suivre la course à vélo. Dans l’après midi, on allait au stade. Le tout petit devait être impérativement accompagné d’où le phénomène » papa simba nga ».
Tandis que d’autres allaient visiter les jardins, les familles ou au cinéma,. Tout etait fait pour rendre la vie agreable. Nos parents, pour la plupart, ont acheté des maisons à crédit auprès de l’office national de logement en sigle ONL. Nos parents appelaient ça fond d’avance.
Je me souviens que les bus scolaires et transport en commun passaient toujours à l’heure pile poil.
En grandissant, je me souviens que mes oncles et tantes et cousins qui venaient en vacances étaient signalés à la commune.
A la fin des vacances, ils rentraient tranquillement chez eux. Ah! J’allais oublié, nous avions par semaine la visite de service d’hygiène. Et le soir les avions petits porteurs qu’on appelait epompa, des véhicules et piétons aspergeaient la ville d’insectide en fumée anti moustique.
La ville était bien tracée et comptait moins d’habitants. D’ailleurs mon grand père, qui travaillait à la population noire, dont les bureaux sont encore visibles dans les installations du stade des Martyrs, avait à l’époque la charge de communiquer le nombre de la population, des décès, des naissances, des accidents du jour.
Aujourd’hui compte près de 20 millions d’habitants et 24 communes dont la moitié est urbanorurale et les gens construisent n’importe comment aux abords des rivières, sur les chaussées car tout le monde veut avoir un chez soi sans tenir compte des normes urbanistiques.
Ça c’était Léo poto moyindo. Après la pluie, il faisait beau;
aujourd’hui après la pluie, vive les dégâts!
Jean Pierre Eale Ikabe