Le président promulgue le Manifeste de la Nsélé le 20 mai 1967, créant de facto le «Mouvement populaire de la Révolution» (MPR), un parti politique dont tous les Zaïrois sont membres de droit dès leur naissance, «des ancêtres aux fœtus». Son emblème est une main tenant un flambeau allumé. Sa devise? «MPR: Servir». Chef charismatique du parti-État, Mobutu se pose en démiurge: il est le «père fondateur de la nation», celui qui a donné son unité au territoire et sa dignité au peuple zaïrois.
Le manifeste de la N’sele est la charte rédigée par Joseph Mobutu, Justin Bomboko, Étienne Tshisekedi et Joseph Untube N’singa Udjuu, promulguée le 20 mai 1967.
Le bureau politique du parti en est l’organe suprême. Sa prédominance sur l’Assemblée nationale et sur le congrès du parti fut établie également en mal 1972. Le bureau est composé des plus hautes personnalités civiles et militaires du pays , des généraux, des ministres, des députés de hauts magistrats, professeurs d’université.
Au sein du bureau, qui comptait trente-deux membres , il existait un comité permanent de huit membres qui formaient un cabinet de travail restreint à la disposition du président de la République.
À ces organes , il fallait ajouter les forces de l’Armée.
La présence d’universitaires technocrates, de militaires et de députés au sein du bureau politique fait de celui-ci l’organe clé de la politique présidentielle.
53 après , les jeunes générations commencent à reparler du MPR , et pourtant ce parti était vilipendé , qu’est-ce qui s’est passé pour que les congolais commencent à regretter le MPR ?
Le 24 avril 1990, lorsque Mobutu a décrété le multipartisme, suite à la pression internationale et , les congolais empreints d’une attitude plus euphorique qu’analytique avait applaudi le multipartisme, mal recyclés à la modernité démocratique, les congolais regrettent aujourd’hui le MPR. Et pourtant , le président de la République se trouvait à la tête de toutes les institutions politiques importantes et disposait du pays comme de son patrimoine privé: il contrôle et répartit toutes les charges, tous les postes, tous les avantages liés au pouvoir.
Tout revenu, toute nomination, toute promotion dépend en dernière instance du bon vouloir présidentiel.
Aucune fortune, aucune entreprise, aucune position n’est à l’abri d’une décision du président Mobutu. La grande bourgeoisie était donc exclusivement une bourgeoisie d’Etat MPR.