Le chanteur Paul Mizele vient de rendre l’âme ce 20 mai 2020 à l’hôpital du camp Lufungula de la commune de Lingwala à l’âge de 82 ans. Il fait partie des artistes talentueux de la musique congolaise moderne mais méconnus dont bon nombre de mélomanes n’ont jamais entendu parler. Longtemps vécu dans l’ombre de Rochereau et Nico, Paul Mizele s’est fait connaitre dans l’orchestre African Fiesta comme chanteur à la voix mélancolique mais qui n’a pas produit beaucoup de chansons.
Il débute sa carrière au début des années 1960 dans l’orchestre Jazz Africain aux côtés d’Edo Clary, Lola Checain. Quatre ans plus tard, il se retrouve respectivement dans l’African Fiesta où il sera avec Rochereau au chant et dans l’African Fiesta Sukisa en 1967 où il évoluera aux côtés de Dionga Apôtre, Vigny, Sangana, Chantal.
Vers la fin des années 70, il se retrouve au sein de l’African Soul et après à GO Malebo. Ensuite, il intègre l’orchestre Bisengo de Gérard Madiata en 1972. Il finira sa carrière à Vox Africa de Jeannot bombenga où il passera près de 8ans. Il n’a pas eu un grand répertoire et parmi ses œuvres connues, enregistrées dans African Fiesta, on peut citer Saouda, Marie Pauline et Pablito.
Quant à cette dernière, signée en 1964, une œuvre pathétique dans laquelle Paul Mizele exprimait son chagrin après que Pamelo Mounka ait été renvoyé à Brazzaville comme les autres musiciens d’origine congolaise de Brazzaville, par Moïse Tshombe, alors premier ministre. C’est à travers cette chanson que le public habitué à la voix de Rochereau va découvrir la voix mélancolique de Mizele réclamant le retour de Pablito (Pamelo Mounka) à Léopoldville.
Herman Bangi Bayo