Une chose est de ne pas briser l’élan pris pour participer activement à la croisade engagée contre le Covid-19, une autre est de mettre en pratique des stratégies de communications via des relais communautaires pour une meilleure perception de la pandémie. C’est en substance la trame de l’adresse qu’a faite par le ministre de la Santé mercredi au cours de la conférence de presse qui avait à ses côtés le vice-ministre Albert Mpeti Biyombo et le secrétaire général de ce ministère, Sylvain Mayuma.
Une des fonctions d’une autorité est de rallier le plus grand nombre au bien-fondé de l’action qu’elle entreprend pour le bénéfice de la communauté. Salon rouge de l’immeuble Intelligent, Hôtel du gouvernement. Face à un parterre des représentants d’organes de presse locaux, le ministre de la Santé, Eteni Longondo, a choisi de trancher avec les habitudes en tenant une conférence de presse en lingala. Ses propos ont paru, on ne peut plus, clairs aux yeux des journalistes qu’il a entretenus pendant deux heures faisant le point de la situation sanitaire du pays au regard de la présence de la pandémie qui nous tenaille et fait balbutier encore la recherche. Avant d’attendre sereinement les questions pour des réponses qu’il a jugées importantes, Eteni Longondo s’étant résolument inscrit dans la logique de convaincre son auditoire qu’il ne pouvait pas s’y prendre autrement. Son ministère est celui qui est regardé avec un peu plus d’attention que d’autres pour des raisons évidentes. Le Covid-19 n’est plus un sujet à cacher, il est sur toutes lèvres et chacun y va de son commentaire. Il faut arriver, le ministre de la Santé en est persuadé, à vaincre toutes ces pesanteurs qui s’y rattachent… Il a dit s’appuyer, sans ambages, sur le soutien de la plus haute autorité du pays incarnée par Félix Antoine Tshisekedi, qui a pris la mesure de l’ampleur de la crise sanitaire en édictant des mesures coercitives. La démarche des pouvoirs publics est de ramener ses effets néfastes à des proportions moindres et faire face à l’incrédulité des Congolais, dans leur ensemble, assimilant cette maladie à un canular, alimentée par les réseaux sociaux, les spéculations et la désinformation qui y sont répandues dont la toile se fait la caisse de résonance. Il a pris sur lui de dire tout haut : »le corona existe et nous le côtoyons au quotidien, à travers notamment les cas declarés et bien au-delà, l’interaction que ces sujets ont eue… »
La parade, selon lui, consiste à intervenir efficacement afin de réduire sensiblement sa propagation, en communiquant autrement et surtout en faisant usage d’une technique de proximité dans l’objectif d’atteindre davanatge du monde à travers la meilleure information. Ailleurs, affirme-t-il, c’est plus dramatique avec des chiffres effrayants. « Avec l’ensemble du matériel dont nous disposons, nous faisons le nécessaire pour parer au plus pressé », a indiqué le principal orateur qui s’est félicité de la prise de conscience au plus haut sommet de l’État, avec des mesures drastiques instaurées comme circonscrire l’épicentre de la maladie, fermeture des frontières et des gestes barrières qui constituent le bouclier contre la maladie. « La RDC s’est ouverte à l’expertise des uns et des autres en accordant une importance particulière à qui ce fait de mieux sous d’autres cieux tout en apportant ce qu’elle pense être bon pour contribuer à inverser la tendance », a-t-il fait valoir. Dans le cadre de la prévention, le gouvernement fait tout ce qui est à son pouvoir pour apporter des solutions idoines à cette question lancinante de santé publique dont un grand nombre de victimes l’ont été par une conjonction avec d’autres affections comme le diabète, l’asthme qu’ont pu accentuer des difficultés respiratoires qui constituent le point culminant de la maladie. Le ministère de la Santé, a-t-il insisté, ne baissera pas les bras quant à ce. Au stade actuel, a indiqué le ministre, on en est à 3494 cas confirmés dont 3175 à Kinshasa, 190 au Kongo Central, 98 au Nord Kivu, 41 (Sud Kivu), 33 (Haut-Katanga), 2 (Ituri), 2 (Kwilu), 1 (Kwango), 1 (Haut-Lomami), 1 (Tshopo), 75 décès et 492 personnes guéries.
Se pliant à l’exercice des questions-réponses, il s’est épanché pour éclairer la religion de quelques intervenants en relevant notamment la prise en compte de certains chercheurs locaux dont les protocoles sont à l’étude à l’INRB en vue d’apprécier ces différentes contributions. Il s’est montré relativement satisfait quant au résultat que le confinement de la Gombe a produit en indiquant que rien ne peut laisser aller à un optimisme béat concernant le reste de la ville. Il a balayé d’un revers de la main toutes ces folles rumeurs qui bruissent ici et là quant au rachat des corps qu’on assimilerait aux victimes dues au Covid-19. Mettant quiconque au défi de lui apporter des preuves tangibles. « Beaucoup de ce qui se dit sur place publique relève de l’utopie et de l’imaginaire de certains esprits retors », a-t-il conclu.
Bona MASANU