Je commence par dire que ça fait du bien de voir que tout le monde est égal devant le juge: Ministres en fonction, Membres de cabinets, Ministres honoraires, cadres de l’administration, opérateurs économiques et simples citoyens sont en train de se succéder devant le Juge pour justifier nos deniers publics …Une grande étape vers l’État de droit ou ce que les politiques appellent Gouvernemenr de Juges caricaturalement…Que ça continue.
En ce deuxième jour d’audition de témoins, nous avons quelques leçons supplémentaires à tirer autant sur la gestion de l’État, la gestion du Cabinet du President que sur la déposition des témoins.
- #Gestion #de #l’#État, cest le procès des finances publiques et de leur gestion ainsi que celui du fonctionnement de l’administration publique.
La loi sur les finances publiques, la chaîne de la dépense et autres formes d’outils mis en place pour protéger les deniers publics sont systématiquement écartés au profit des procédures d’urgence, des dépenses prioritaires, engagées sans traçabilité, mais exécutées par les acteurs de la chaîne publique sans vérifications nécessaires…J’apprends que l’ordonnancement se fait uniquement par l’exécution des instructions du Super Dircab agaisant au nom du chef de l’État et sans soubassement et sans suivi de la destination finale…La BCC paie uniquement sur base de l’ordre sans questionner sa légalité et régularité, a fortiori même si des erreurs s’y glissaient et sans savoir comment les Banquss commerciales assujetties au contrôle de change opèrent avec les particuliers… Nous apprenons aux étudiants en droit de finances publiques comment les Ministres de Budget, Finances et les comptables publics sont rigoureux et protègent nos moyens..Ce procès nous montre que ces Ministres ne sont que des exécutants au point où l’auteur dune instruction non encadrée dans la loi de finances publiques peut leur opposer la turpitude d’exécuter un ordre illégal sans en objecter… Des comptables publics payés en espèces, circulant avec des espèces à partir de la Banque Centrale et distribuant des sous même dans des chambres d’hôtels ou villas…Dedouaneur dédouanant véhicule mais suivi avec des espèces sonnantes et trébuchantes par un particulier pour procéder à des dédouanement des marchandises payées et livrables clef en main au gouvernement.
Nous constatons aussi comment les conflits d’intérêts peuvent engendrer la prise des décisions d’Etat: Baie de Ngaliema variable en fonction de l’accès ou non à une propriété…Des Ministres assurant le suivi des certificats d’enregistrement. Des certificats d’enregistrement emis sur des concessions non mises en valeur, des actes authentiques imprimés sans vérification préalable des identités, sans soubassement claire ( donation ou vente)… C’est un procès qui met à nu les tares que nous vivons au quotidien face à ladministration assurée par voie verbale, des documents officiels émis sans vérification…
Le Congo est le pays où l’exception devient la règle.On appelle ça indiscipline ( gré à gré, importation sans licence, circulation des fonds hors circuit et thésaurisation même au sein des institutions, marchés conclus et payés sans autorisation de la DGCMP, copinage entre responsables et bénéficiaires des marchés).
- Dans la gestion du #cabinet #du #chef #de #l’État, deux leçons à tirer. La première c’est le constat d’un fonctionnement à deux vitesses entre le Directeur de cabinet très puissant, agissant sur « instruction du chef de l’État », mais visiblement maitrisant mieux le contenu de ses actions que quiconque, et prenant les grandes décisions avec un shadow cabinet, (composée des ndugus du village)et invitant quelques uns des proches du chef ( la plupart des bakuetu) à la mangeoire pour des miettes ( quelques membres de la fameuse commission de suivi)et reléguant les autres au rang des frustrés qui dans leur situation cherchent des voies détournées pour se satisfaire de leur rang de puissant Conseiller Spéciaux ou principaux du Chef. Ce fonctionnement a deux vitesses justifie le pléthores des agents à la présidence et les guéguerres qui isolent en quelque sorte le chef de l’État écartelé entre son allié puissant chef de son cabinet et ses proches collaborateurs peu gâtés mais qui sont ses oreilles : Je suis le Conseiller Principal et j’interagis avec les institutions, je suis économiste mathématicien, jai eu mon Diplôme à Genèvelàoùon ne peut acheter son diplôme… Moralité : Revoir le cabinet en veillant sur sa cohésion et une unité de commandement … Il est temps de tirer des leçons à partir de ce procès…On comprend la situation actuelle au Cabinet où népotisme, traffic d’influence et rivalité cohabitent sur fond partisan et tribal. Apres tout un cabinet cest avant tout un groupe de personnes en qui on a confiance mais ayant aussi une certaine vision proche du chef…
- #Le #temoins: Les témoins avaient des éléments de langage pour charger le Dircab ou pour le défendre. Il y avait aussi un groupe des gentils que le Dircab ne manquait pas de féliciter à tout bout de champ. Mais ceci a permis de comprendre l’écart entre la vision salvatrice des 100 jours et l’occasion qu’elle a été de dilapider les deniers publics sous forme de dépenses non seulement urgentes et prioritaires et exécutoires ( Qui justifiaient des sorties) mais aussi des attributions des marchés à la carte ( Ousmal Camp Tshatshi) mais dont personne ne reconnaît les attributaires ( ceux qui ont participé aux réunions désignant Ousmal sur instruction du chef de l’État qui appartiennent tous au même groupe ( les amis du Dircab au cabinet) mais ne se souviennent de la personne ayant représenté cette entreprise… Curieusement les Jammal et Ashour repris sur les actes de la société sont tous partis en vacances ( Peut etre que M. Jammal ne s’est pas dédoublé car n’ayant pas le don d’ubiquité…Le dernier comparant a quand même signale que Samibo et Ousmal sont les mêmes personnes )… Un autre groupe constitué des anciens ministres venus se défouler davoir été écartés de la gestion par le Dircab et ignorant toit des prestataires et des paiements faits par leurs services aux bénéficiaires des 100 joursdont les résultats se font attendre.Un troisième groupe est celui des proches du chef de l’état aigris et frustrés dont l’un très puissant avait vu le mal venir de loin et publié 50 notes par semaine sans avoir avisé la hiérarchie sur les dangers des 100 jours tripatouilles.
Masaro alias Gombe na Gombe, pas très bon menteur, et par surcroît arrogant et Jamal, le plus grand commerçant, deux grands amis et complices ne savent pas comment ils se sont retrouvés sur deux concessions puis se sont divisés quand il s’agit de faire don à Soraya Mpiana…La pauvre bénéficiaire étudiante de Paris Versailles, c’est la fille de ma star préférée, et donc je l’épargne, elle nest que bénéficiaire putative, et fortuite d’un représentant qui ne s’est souvenu que de son nom sans connaître son identitéreprise sur l’acte de location. Enfin Maman Amida Shatur a démontré que dans ce pays, il y a des mariages qui peuvent vous rendre heureux toute votre vie, mais aussi que l’on peut verser beaucoup d’argent dans une banque sans difficultés malgré les interdictions de la réglementation de change…Quelle commerçante très entreprenante!
J’apprécie que le juge se sente suffisamment éclairé pour que l’on passe à la plaidoirie…Nous sommes en effet suffisamment éclairés sur la gestion de nos finances publiques, les dysfonctionnements des services publics et le traffic d’influence caractéristique de notre élite politique…Dans tous ça, trop des millions entre les mains dun groupe restreint pour tant de pauvreté…Jeton de présence des membres du comité à plus d’un million ? Non