Kinshasa affiche un déficit dans le secteur de la voirie urbaine et la rédaction de E-Journal Kinshasa s’est entretenue avec le conseiller technique du gouverneur de la ville, Bonyek Kimina, pour plus d’éclairage.
- En ce qui concerne la voirie urbaine, quelles sont les routes qui dépendent du gouvernement central et celles de la ville ?
Nous vivons à Kinshasa, capitale de la République, bien que Kinshasa ait un statut de province, il est avant tout le siège des institutions d’où une attention particulière sur ces infrastructures. L’Exécutif provincial serait responsable de sa voirie, si le gouvernement central s’acquittait régulièrement de la rétrocession dévolue aux provinces. Ici, tous les budgets d’exécution des provinces sont actionnés par le gouvernement central. Qu’à cela ne tienne, le gouvernement provincial intervient sur toute la voirie de la ville suivant ses moyens et son programme d’action.
- Selon les normes, qu’elle est la durée d’une route bitumée ?
La durée d’une route bitumée suivant les normes est de 20-25 ans. Celle de la voirie de Kinshasa a atteint plus de 50 ans d’où des travaux de réhabilitation en profondeur. La voirie urbaine de Kinshasa est en général vétuste et dans un état de délabrement avancé. Il lui faut administrer une cure de jouvence en dehors de travaux de réhabilitation de façade et non en profondeur.
- La voirie urbaine a-t-elle suffisamment des voies bitumées ?
Pas du tout, il y a déficit en termes de kilomètre bitumé. Il faut 1 m de voie bitumée par habitant, avec 12 millions d’habitant ; Kinshasa devrait avoir au minimum 12 000 km de voie bitumée, or elle a moins de 800 km.
- Lorsqu’il pleut, la plus par des routes sont inondées et deviennent impraticables, c’est dû à quoi ?
Quant aux inondations auxquelles vous faites allusion sur les routes de la capitale, elles sont de plusieurs raisons : l’occupation des pentes collinaires par des constructions anarchiques qui fait dénuder et devégétaliser le sol de la texture sablonneuse et va augmenter le lit des rivières qui serpentent la ville. Bien plus, les constructions anarchiques même sur le lit majeur des rivières rétrécissant celles-ci, cas de la rivière Gombe qui à chaque grande pluie refoule les eaux de l’ estuaire vers le boulevard du 30 juin. En prendre en compte aussi le manque d’une politique de gestion intégrée des déchets doublé de l’incivisme de Kinois qui confondent les cours d’eau et ouvrages d’assainissement aux décharges publiques.
Les ouvrages d’assainissement et canalisation dimensionnés pour une population de 400 000 habitants deviennent dépassés pour une population de plus de 12 millions d’habitants. Au-delà de tout cela, notons que les mêmes ouvrages tels que les égouts sont sectionnés par des nouvelles constructions anarchiques qui pullulent dans le centre-ville.
- Quel est le coût d’un kilomètre de route asphaltée ou en béton?
Le coût d’une route dépend de plusieurs facteurs, le gabarit, les accotements, (zone d’évitement, le trottoir), l’éclairage public. Il part d’un million de dollar le kme et plus. Les routes en couches rigides (en béton armé) sont les plus solides que celles en couches souples (en asphalte). C’est un problème des coûts et d’entretien régulier.
Propos recueillis par Herman Bangi Bayo