Avec une capacité de 4 600 étals, Gambela accueille actuellement plus de 10 000 vendeurs avec le pullulement de marchés pirates à travers les avenues et rues environnantes.
Son infrastructure suit le type développé par l’architecte Marcel Van Hentenryck pour le marché central de Kinshasa. Construit à partir de 1951, le marché de Gambela sert d’espace secondaire pour soulager le marché central situé en centre-ville (la Gombe) érigé en 1943. Cela suite à la stratégie de décentralisation appliquée dans les cités planifiées par l’OCA (Offices des cités africaines). Chaque commune était dotée de son propre noyau d’équipements y incluant un marché.
Entouré des boutiques dans sa façade principale, le marché Gambela est subdivisé en plusieurs pavillons notamment ceux de friperie, des chaussures de seconde main, de la boucherie et la poissonnerie, de la bijouterie, et celui de la vente de produits manufacturiers.
Configuration
La configuration initiale délimitait le marché Gambela par les avenues Gambela et Ethiopie d’une part et par les rues Irebu et Befale d’autre part. Actuellement avec les marchés pirates, cette délimitation va au-delà de ses limites pour atteindre l’avenue Kasa-Vubu et le long de l’avenue Ethiopie, il va de l’avenue Victoire jusqu’à l’avenue Busudjano. Toutes les rues de ce tronçon sont transformées en marché et chacune avec sa spécificité. Dans la rue Eyala, on trouve des vendeurs de friperie tandis qu’à Maringa, c’est plutôt la vente les produits alimentaires et la braise. Quant à la rue Busu-Melo, on trouve des tailleurs, des brocantes et des vendeurs et réparateurs de téléphones et ordinateurs. Les vendeurs dont les étals se trouvent dans l’aire centrale du marché se plaignent de la concurrence déloyale de vendeurs de marchés pirates qui occupent l’avenue Ethiopie et qui empêchent les acheteurs d’accéder à l’intérieur du marché et ceux de l’avenue Irebu se plaignent de la vétusté de leurs tables et l’état d’insalubrité qui y règne.
Ayant été saisi de l’affaire, le gouverneur Gentiny Ngobila a promis de mettre fin aux marchés pirates et de moderniser ledit marché ainsi que de démolir les magasins lotis de manière illégale.
Le marché Gambela débaptisé Mama-Apenge-Gambela, doit son nom aux régions où les anciens combattants de la force publique ont combattu en Ethiopie durant la 2ème Guerre mondiale telles que Gambela, Saïo, Assossa. Ces noms sont le fruit de la bravoure militaire des troupes belgo-congolaises sur l’armée allemande, japonaise et italienne durant la 1ère et 2e Guerre Mondiales. Cela justifie l’érection du Cercle des anciens combattants à côté de ce marché.
Herman Bangi Bayo