On redoutait quelque peu de voir la marche du 13 juillet ressembler, à s’y méprendre, à celle de jeudi 9 juillet dernier. Il n’en a été le cas. Différente par quelques détails : une pluie matinale puis la présence de celui qu’on attendait, un des leaders de la plate-forme, Jean-Pierre Bemba Gombo en personne en plus de sa famille (l’épouse, le fils et la sœur), une première dans l’histoire… Ce qui a donné du tonus à la démarche : battre le pavé pour dénoncer l’entérinement de Ronsard Malonda à la présidence de la Ceni. Dieu merci, il y a eu moins de mal que la dernière fois…
Le député provincial de Kinshasa, Mike Mukebayi a, ce lundi 13 juillet au cours de la marche de protestation de Lamuka contre les propositions de loi Minaku-Sakata et le choix de Ronsard Malonda comme président de la Ceni, appelé l’ancien président Joseph Kabila à négocier avec le peuple congolais afin d’éviter le pire.
A en croire l’élu de Lingwala, la plate-forme Lamuka est disposée à faire des concessions pour la stabilité de la RDC.
« Le peuple congolais dans son ensemble s’est mobilisé pour exiger des réformes en ce qui concerne le processus électoral. Et cette marche, c’est aussi pour dire non à Ronsard Malonda et aux lois Minaku. J’appelle Joseph Kabila à comprendre qu’aujourd’hui qu’il est temps de négocier avec le peuple congolais car demain sera tard. Je préviens Kabila qu’il est temps qu’il négocie maintenant. Ce dont il a besoin, c’est une garantie pour sa sécurité et ses biens. Nous sommes disposés à faire des concessions pour que le Congo se stabilise pour que nous passions à l’essentiel qui est le développement du Congo. S’il ne le fait pas aujourd’hui, je préviens Kabila que demain sera tard », a déclaré Mike Mukebayi, en pleine marche de Lamuka.
La police a intensifié les tirs de gaz lacrymogènes à l’endroit de milliers de manifestants de Lamuka au niveau de l’échangeur de Limete et du pont Matete.
Depuis l’entérinement de Ronsard Malonda à la plénière de l’Assemblée nationale le 2 juillet dernier, plusieurs organisations sociopolitiques ont appelé à multiplier des manifestations pour exiger avant tout les réformes et l’audit de la Ceni dont le rapport général sur le processus électoral passé n’est jamais examiné à la Chambre basse du Parlement.
Bemba, Fayulu, Katumbi et Muzito, leaders de Lamuka, ont dans leur dernier communiqué, dénoncé « les manoeuvres frauduleuses du FCC pour une fois de plus désigner les élus du sommet à la base, en se substituant au peuple congolais ».
La marche de Lamuka va intervenir après celle organisée par le CLC et les mouvements citoyens, ainsi que celle de l’UDPS pour la même cause. Au moins deux personnes dont un policier ont été tuées jeudi dernier lors de la marche de l’UDPS, mais cette dernière parle de six de ses militants tués.
B.M.