« La relance des activités sera difficile après ces moments d’arrêt », de l’avis général de nombreux tenanciers de commerces. Au total, 4 mois et 3 jours, c’est le temps qu’a duré l’état d’urgence sanitaire suite à la Covid-19 paralysant au passage le tissu économique du pays déjà fragilisé.
De l’hôtellerie aux structures de divertissements et de détente telles que les bars et les boîtes de nuit, tous ont subi la crise de plein de fouet.
La levée de l’état d’urgence sanitaire était attendue avec une telle impatience que le temps a semblé s’être arrêté. L’attente a paru une éternité pour l’ensemble des propriétaires de commerce.
Pour L.T, tenancière d’un bar dans la ville, la levée de l’état d’urgence va lui permettre de se remettre au fur et à mesure.
« On nous a contraints au chômage forcé, 4 mois durant que je n’ai pas payé mon loyer. C’est devenu trop lourd ! Après la levée, ça sera difficile pour se remettre, mais progressivement on va se réadapter. On ne sait même pas quand les bars rouvriront », a-t-elle déclaré.
Un point de vue partagé par un autre responsable du même secteur qui dit que cela lui a occasionné une perte estimée à 9.000 $ US.
« La levée de l’etat d’urgence est froidement ressentie. Je suis fatigué, j’ai fait une énorme perte sur l’ensemble de mes activités. La dépréciation du franc congolais est venue enfoncer davantage tout le monde. Les loyers, les travailleurs sont payés en dollars alors que je vends en franc congolais. C’est un coup dur pour moi. Je vais réduire sensiblement mon effectif », se désole C.M, un commerçant.
Tout en étant pessimiste sur la reprise rapide des activités, A.K, gérant d’un flat hôtel salue néanmoins l’annonce de la levée de l’état d’urgence et espère reprendre du service après plusieurs mois d’inactivité.
Dans son programme multisectoriel d’urgence d’atténuation des impacts de la Covid-19, Félix Tshisekedi a prévu en ce qui concerne les mesures et/ou les actions d’urgence un montant estimé à 1.787.790.000 USD, dont 41% seront destinés à l’atténuation des effets négatifs du cadre macroéconomique et le soutien à la relance des secteurs productifs.
La levée de l’état d’urgence était attendue tel un nouveau-né !
B.M.