A défaut de vivre des revenus de leurs œuvres discographiques, les artistes-musiciens congolais se penchent sur le « Libanga », une pratique consistant de citer les noms dans les noms pour des fins financiers.
Dans une enquête menée, il ressort qu’il faut compter entre 300 et 3.000 USD pour qu’une chanson vous soit exclusivement dédiée tout en précisant que les tarifs varient en fonction de la notoriété du chanteur et du type de libanga. « En 1994, Koffi Olomide parvenait ainsi à citer près de 80 noms dans une seule chanson, intitulée « Magie », à retrouver dans l’album portant le même nom. Depuis, d’autres ont fait mieux en égrenant jusqu’à 100 noms différents… À ce rythme-là, un titre peut rapporter jusqu’à 30.000 USD », relève un observateur.
Dans le milieu congolais, certains artistes ne se livrent pas dans cette pratique et visent grand pour l’industrie musicale congolaise. C’est le cas, entre autres, du compositeur et interprète suédois/congolais Mohombi, qui a récemment décidé de s’installer en République démocratique du Congo. Ce dernier est monté au créneau au sujet de cette pratique qui, selon lui, fait des artistes de vrais mendiants.
« Je suis neutre, je suis indépendant. Je n’ai pas reçu 1$ pour «Best of the best». Je n’ai rien demandé pour la chanson « Plus fortes ». Je suis un artiste, je ne suis pas un mendiant et je n’ai pas besoin de faire des libanga pour nourrir mes enfants. Je vis de mes droits d’auteur », a tweeté la star.
L’artiste qui compte deux Grammys à son actif et d’autres récompenses souhaite à ce que ses autres collègues puissent incarner sa façon de réfléchir.
« Depuis maintenant des années, je lutte pour que mes collègues dans les métiers de la culture puissent un jour, avoir le même discours. L’application Muska est une des solutions, elle permet maintenant au artistes congolais de générer de l’argent grâce au streaming de leurs fans et UFM est une radio sur laquelle aucun artiste a dû payer pour diffuser sa musique », a-t-il renchéri.
Par ailleurs, Mohombi s’apprête à larguer son prochain album afro baptisé « Rumba 2.0 » où il pourra laisser parler son savoir-faire à travers des chansons qui exploitent divers thèmes. Cet opus sera distribué par sa plateforme de streaming Muska.
B.M.
