Depuis l’annonce de la désignation de Ronsard Malonda par une frange des confessions religieuses à la présidence de la CENI et son entérinement par l’Assemblée nationale, bon nombre de partis politiques et associations de la société civile sont montés au créneau pour fustiger ce choix qualifiant le président désigné être à la solde du FCC et être un acteur majeur de la fraude décriée lors de dernières élections. Suite au désaccord provoqué, le président de la République a refusé de signé l’ordonnance d’investiture de Ronsard Malonda à la présidence de la CENI.
Cette énième contestation remet en cause le choix des animateurs de cette institution depuis les premières élections présidentielles, législatives nationales et provinciales ainsi que celles de gouverneurs et sénateurs de 2006 qui ont été à la base des échauffourées entre les éléments de l’armée régulière et les militaires commis à la garde du vice-président Jean Pierre Bemba. Ce dernier ayant contesté la victoire du Président Joseph Kabila.
Pour garantir la neutralité des élections, l’abbé Malu Malu a été remplacé par le pasteur Ngoy Mulunda en 2011. Nommé à pied levé, Ngoy Mulunda a été accusé à son tour d’avoir été à la base du fiasco électoral des élections de 2011. Ces élections ont été décriées tant par le camp du pouvoir que par celui de l’opposition et ont été à la base du désaveu et de l’éviction de Ngoy Mulunda.
Revenu aux affaires en 2013, l’abbé Malu Malu a été contesté dès sa désignation par les instances dirigeantes de l’église catholique, l’accusant d’être un pion du pouvoir de l’époque. Suite à la maladie, l’abbé Malu Malu démissionnera pour être remplacé par Corneille Nangaa dont la candidature ne fera pas l’unanimité. Ce dernier aussi sera accusé de connivence avec le pouvoir et d’avoir publié de faux résultats.
Une fois de plus, la désignation du nouveau président de la CENI, Ronsard Malonda, ne met pas tout le monde d’accord et constitue un sujet de désaccord qui risque d’hypothéquer le bon déroulement de prochaines élections. Il est grand temps de mettre tous les acteurs autour d’une table pour trouver un candidat de consensus qui garantira l’indépendance et la neutralité de cette institution et renforcera la démocratie.
Etant une institution d’appui à la démocratie, la CENI devait observer son indépendance et sa neutralité vis-à-vis des partis politiques.
Les élections en RDC sont régies par la Loi électorale N° 15/001 du 12 février 20151 modifiant et complétant la Loi N° 06/006 du 09 mars 2006 portant organisation des élections présidentielle, législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales telle que modifiée par la Loi N°11/003 du 25 juin 20112 et la Loi électorale n°17/013 du 24 décembre 2017.
Elle a pour mission d’organiser, en toute indépendance, neutralité et impartialité des scrutins libres, démocratiques et transparents.
Cetre instance est composée de treize membres désignés par les forces politiques au sein de l’Assemblée nationale et par la Société civile. La désignation des membres de la CENI tient compte de la représentativité nationale dont celle du genre.
Le bureau de la CENI est composé de six membres : président (société civile), vice-président (la majorité), rapporteur (opposition politique), rapporteur adjoint (majorité), questeur (majorité), questeur-adjoint (opposition politique).
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