HTL, ce sont là les initiales (pour les initiés) de ses noms, a deux, non trois choses en commun avec moi. D’un, nous sommes nés les deux à l’ex-Coquilathville (Mbandaka) et la même année, 1955, en lingala on dit « kola na nga » et en kimongo on appelle ça « inongo », donc mon congénère. De deux, nous sommes tous deux originaires de la province de l’Equateur. J’allais oublier, lui et moi (encore) nous sommes également des propriétaires des chaînes de télévision et radio. Et enfin, nous avons un faible tous les deux pour la langue de Voltaire. En sus, nous aimons les gens, la bonne table et la bonne bière. Des points en commun qui n’ont rien de fortuit. Loin s’en faut…
Qui plus, il est mon ami d’enfance avec qui nous avons usé le fond de nos culottes dans les rues et salles de cinéma de notre cité natale. Pour des raisons politiques, nous ne nous voyons que rarement sauf lors de nos vacances dans notre patelin. Chaque soir, une fois là-bas, nous prenons du plaisir en partageant un moment de bonheur dans son antre, son night-club « Indigo ». Et au-delà, nos retrouvailles se prolongent, comme l’autre fois, à la salle de fêtes de sa charmante épouse que tout Mbandaka appelle affectueusement « Maman Chantal Lokondo », fille de bonne famille, issue, elle aussi, d’un notable de l’Equateur. Dans tous les cas, comme un Lokondo peut en cacher un autre, son jeune frère (Socrate Wina) supplée son absence auprès de moi. Avec ce dernier, j’ai eu à partager l’écriture et le tchatche. Décidément…
Revenons à l’homme au verbe facile au perchoir de l’hémicycle et aux interventions pertinentes dont les motions sont adoptées quasi-unaniment, au quart de tour, pour ne pas dire comme une lettre à la poste. Après ses études secondaires au pays, diplôme d’Etat en poche, il s’envole à Bruxelles poursuivre ses études universitaires où il obtient une licence en Sciences politiques de l’Université libre de Belgique, option relations internationales. De retour au pays, c’est dans les services secrets de Mobutu qu’il démarre sa carrière en faisant le tour des provinces. En 1993, il fait son entrée dans le gouvernement Birindwa
en qualité de vice-ministre des Travaux public. Après la chute de Mobutu en 1997, il milite pour le maintien du MPR mais ça n’a pas fonctionné. En 2003, après l’Accord Sun City, il est membre du Parlement de transition. Peu après, en tant que l’un des notables de la province de l’Equateur, il crée son propre parti, l’Union congolaise pour la liberté (ULC) qui deviendra quelque temps après un parti allié au PPRD. En 2004, il fait un passage éclair en tant que conseiller au cabinet du président Joseph Kabila et il le quitte après pour avoir compris qu’ils ne regardaient pas dans la même direction. En 2006, il est élu d’abord sénateur et siège actuellement à l’Assemblée nationale où il brille de mille feux à travers ses captivantes interventions. Pétillant anniversaire cher frère et ami !
EIKB65