Incontestablement, il est établi qu’il fait figure de pionnier du journalisme en RDC encore en vie, mais gagné par le poids de l’âge. Muissa Camus (de son vrai nom Muissa Monga Lihombo est aujourd’hui nonagenaire. Un survivant car tous ceux qui ont œuvré avec lui dans la presse ont disparu. Je l’ai découvert en lisant ses papiers et fatalement je suis tombé en admiration pour ses écrits. Depuis ce temps-là, j’ai toujours pris plaisir à le lire.
Devenu journaliste àmon tour, j’ai toujours voulu imiter le père de mon ami Jean-Claude Muissa à qui j’avais demandé de m’organiser une rencontre avec le paternel. Il m’avait prévenu que son écrivain de père était très affaibli et s’exprimait avec peine et manifestant parfois quelques trous de mémoire. Etant donné que j’avais pris la ferme décision de lui rendre hommage de son vivant pour l’ensemble de ces écrits et de sa brillante carrière que je respecte, j’ai fourré mon nez dans les archives avec la collaboration de mon jeune confrère Herman Bangi Bayo que je m’en vais vous proposer dans les lignes qui suivent…
Muissa Monga Lihombo dit Muissa Camus est né à Léopoldville en 1930. Il est l’un des pionniers du journalisme congolais avec Jean Jacques Kande, Denis Sakombi, Justin Nzenza et Philippe Kanza.
Muissa Camus est le dernier survivant de 13 lauréats de la première promotion du Collège Saint Joseph gratifiés de diplômes d’humanités modernes en 1949.
Il a fait ses premiers pas en 1946 avec son ami Jean Jacques Kande dans le journal du Collège Saint Joseph de Léopoldville.
Après ses études, il va œuvrer au sein des rédactions de journaux catholiques tels que l’Actualité africaine et La Croix et c’est durant cette période qu’il fera connaissance de Joseph Mobutu qui deviendra plus tard président de la République.
Lors de l’accession de la RDC à la souveraineté internationale, Muissa Camus se lance dans le showbiz en exploitant une boîte de nuit à Bruxelles et en produisant des artistes à l’instar de Gérard Madiata.
A la prise du pouvoir du colonel Mobutu, il sera incorporé dans l’armée au grade de capitaine et chargé du recrutement de jeunes officiers qui iront suivre la formation dans l’aviation et dans la marine comme le futur général pilote Kikunda Ombala et l’amiral devenu Liwanga.
Suite à des brouilles avec Mobutu, il quittera l’armée pour reprendre ses premières amours avec la création du journal sportif Masano, tiré à plus de 10.000 exemplaires et distribué en Afrique centrale et un autre d’informations générales La conscience.
Ces deux médias vont ensuite connaître un long passage à vide et à la faveur de la démocratie, Muissa Camus va tenter en vain de relancer le journal La Conscience et qui finira par mettre la clé sous le paillasson.
Toutefois, il a été le président de la sous-commission Communications et Médias lors du Centenaire du Collège Saint Joseph en 2017, fondé par P. Raphael de la Kethule de Ryhove.
A cause du poids de l’âge, il vit sa retraite dans sa résidence de Bandalungwa tout en continuant à écrire ses mémoires…en dernière minute, j’apprends qu’il à des soucis de santé, je lui souhaite un prompt rétablissement.