L’exposition itinérante « Lokumu ya Congo » a commencé à proposer depuis samedi 1er août jusqu’au 8 courant aux visiteurs les arts ethniques au rond-point Luputa dans la commune de Bandalungwa. Il est prévu dans les prochaines semaines également des expositions dans cinq autres communes de la ville de Kinshasa.
L’objectif ici est de ramener l’art ethnique à la cité où vivent ses premiers bénéficiaires, a indiqué Aimé Mbungu, commissaire de l’expo qui a dit devoir une fière chandelle à Juliana Lumumba (présente le jour du lancement du l’expo) pour son soutien. Relevant que toutes les tentatives en forme de courrier sont restées lettre morte. Comme si lorsqu’il s’agit de promouvoir la culture de notre pays, on ne trouve pas grand monde, alors que sous d’autres cieux, on remarque un empressement des pouvoirs publics, voire les particuliers qui la valorisent pour avoir compris son importance.
La culture étant un ensemble de valeurs et d’informations accumulées par un peuple au fil des générations, qui constitue une base de données à laquelle il recourt pour continuer d’exister dans le concert des civilisations. Un peuple qui ne luttera pas aujourd’hui pour préserver sa culture sera appelé à disparaître. L’exposition « Lokumu ya Congo » démontre qu’il existe des valeurs séculaires qui ont été léguées par les ancêtres, lesquelles peuvent nous aider à sortir de cette situation.
Par cette organisation, les initiateurs ont voulu démontrer que l’art ethnique est une écriture utilisée par des ancêtres congolais pour transmettre aux générations futures des valeurs. « Une source de sagesse intarissable à laquelle nous pouvons recourir aujourd’hui pour affronter le présent. Une écriture qui était tombée entre les mains des traducteurs qui en avaient déformé le sens pour nous empêcher d’apprécier à sa juste valeur ce legs de nos ancêtres.
« Un catalogue intitulé « L’art ethnique expliqué aux Congolais » sortira à la fin de l’exposition et dans lequel, nous voudrons,- sans prétention d’annihiler les recherches existantes – corriger cette pesanteur étymologique péjorative utilisée à dessein dans différents écrits du passé, avec comme conséquence le rejet de l’art ethnique par leurs premiers bénéficieres que nous sommes. Notre nouvelle vision de l’art ethnique devrait nous permettre de considérer nos ancêtres comme des véritables héros, contrairement à tous ceux qui nous avaient été dictés par l’Occident», souligne le commissaire de l’expo.
Pour lui, il est temps que le Congo reconstruise des monuments en l’honneur de ces dignes héros anonymes, les ancêtres.
B.M.