Les membres du comité chargé des relations étrangères du Sénat américain appellent l’administration Trump à aider Felix Tshisekedi dans sa lutte contre la corruption et les détournements de fonds ainsi que dans le « démantelement du système kleptocrate de l’ancien président Kabila ».
Dans une correspondance datée du 17 août 2020 adressée à Mike Pompeo, Secrétaire d’Etat américain, et Steven Mnuchin, Secrétaire américain au Trésor, des sénateurs américains en charge du comité des relations étrangères ont demandé à ces 2 ministres de l’administration Trump de travailler avec Felix Tshisekedi pour « aider la RDC à relever les défis structurels » et « bâtir des institutions démocratiques fortes ».
Pour ces sénateurs, si les USA n’apportent pas de l’aide au président Felix Tshisekedi, qui fournit des efforts en vue de lutter contre la corruption et les détournements de fonds – dont « des signes prometteurs de progrès sont manifestent » avec notamment des « enquêtes en cours contre le PCA de la Gécamines, Albert Yuma et la condamnation de son propre chef de cabinet, Vital Kamerhe », la promesse d’une transition démocratique en cours en RDC sera perdue « par les mêmes forces qui ont contribué » à la dilapidation de ses ressources.
C’est pourquoi, pour soutenir ce renouveau démocratique en RD Congo, ces sénateurs américains recommandent prioritairement à l’administration Trump de démanteler le « système kleptocratique de l’ancien président Kabila » de telle sorte que les vastes richesses naturelles de la RDC profitent au peuple congolais. »
Etant donnée que « […] la nouvelle présidence n’est pas encore parvenue véritablement à freiner le haut degré de corruption, qui se poursuit en raison de la mainmise sur l’État de l’ancien président Joseph Kabila et ses acolytes, et de la violence systématique perpétuée par les forces de sécurité de l’État et de ses complices armés à l’Est. »
D’où, pour eux, la revendication de pousser l’administration Trump à prendre de nouvelles sanctions économiques ciblées et de contrainte de visa contre d’autres hauts responsables congolais ainsi que des entreprises coupables de corruption et de détournement de fonds.
« Les États-Unis devraient désigner des responsables et des entreprises supplémentaires responsables ou complices de corruption de haut niveau, y compris le détournement des actifs de l’État, pour des sanctions financières et de voyage ciblées. Un moyen clé de dissuader la corruption consiste à établir une menace crédible à laquelle les auteurs potentiels seront confrontés conséquences. Les sanctions se sont avérées efficaces en RDC ces dernières années: le système financier est largement dollarisé et de nombreuses élites se rendent régulièrement dans les pays occidentaux et maintenir les actifs dans le système financier mondial », ont-ils fait remarquer aux deux secrétaires de l’administration américaine.
A cela, les membres du comité des relations étrangères du Sénat américain ajoutent des sanctions contre les trafiquants régionaux de minerais de sang et notamment de l’or qui, selon eux, constitue « l’une des principales sources de financement des groupes armés dans l’est de la RDC ».
« Les États-Unis devraient prendre des mesures pour des chaînes d’approvisionnement. Cela nécessite cependant une approche régionale. Les États-Unis devraient envisager sanctions contre les entreprises et les intermédiaires, y compris au Rwanda, en Ouganda et Émirats Arabes Unis, qui facilitent l’exportation illicite d’or […] »
Pas de réformes, pas de crédit du FMI !
Mais il n’y a pas que l’ancien régime ou les trafiquants de minerais qui sont visés dans cette initiative puisque ces sénateurs en appellent également à des « moyens de pressions » envers le gouvernement en place, et notamment en subordonnant l’attribution de prêts auprès du FMI à la mise en place de « réformes de lutte contre la corruption et la transparence dans le secteur minier » comme condition sine qua non d’octroi de facilité de crédit auprès de cette institution.
Et ils insistent également sur la lutte contre le blanchiment d’argent et la mise à l’écart des généraux impliqués dans les violations des droits de l’homme dans l’armée.
« Les États-Unis devraient continuer d’exhorter le gouvernement de la RDC retirer les généraux sanctionnés par les États-Unis pour leur implication dans des violations des droits de l’homme depuis le pouvoir, et d’établir un mécanisme de responsabilisation pour officiers militaires de rang qui ont commis des crimes graves », ont-ils écrit dans leur correspondance.
Car selon leur conviction, si le gouvernement de Tshisekedi peut démontrer des progrès dans la lutte contre la corruption et l’avancement des réformes pour répondre aux besoins du peuple congolais, « cela affaiblira le système prédateur qui a tourmenté le pays et laissé trop de citoyens vivant dans la pauvreté et vulnérables à la violence. »
EJK