Nombreux se sont accoutumés avec son nom, Eugide Defer, sans l’avoir vu et même vraiment connu. C’est que la force, voire la magie de la musique en est pour beaucoup. Jossart N’Yoka Longo et son groupe lui ont déroulé le tapis rouge au point que le lien qui existe avec cet ensemble paraît tellement solide qu’un simple mot ne pourra pas suffire pour le qualifier. Derrière ses verres de vue qui le suivent partout se cache un homme d’une générosité dont on s’empresserait de demander la recette. C’est aussi un personnage affable qui sait nouer des relations utiles pour faire avancer les affaires qu’il entreprend avec une pugnacité parce que dans ce qu’il fait il met toujours son cœur. Durant mon récent séjour dans l’espace Schengen, j’ai retrouvé à Paris cette vieille connaissance que j’ai rencontrée lors de la tournée avec Papa Wemba, d’heureuse mémoire.
Il était tellement proche de Bokul qu’à son invitation, il a sauté sur le premier vol en direction de Kinshasa pour assister au stade du 24 novembre fin juin 1986, à la première production de Kuru Yaka post-tournée organisée par Castel Beer, avec qui il était en contrat. De retour en Europe, il se lance dans la production et ça marche du tonnerre pour lui. A la base, fan de Viva la Musica et proche de Wemba.
Par la suite, il a pris la tangente et est aujourd’hui devenu un vrai allié de Jossart N’yoka Longo et Zaiko Langa Langa. Avec ces derniers, leur relation est allée en se renforçant, surtout durant l’exil volontaire de 7 ans en Belgique de N’yoka Longo. Il était partout avec lui. En reconnaissance, Jossart (et pas seulement) lui a dédié une chanson éponyme (portant son nom) et ne manque pas, lui et les autres composantes du groupe, de lui faire des clins d’œil dans diverses œuvres. Au cours de notre entrevue, il m’a confié qu’il regagne sous peu Kin pour achever les travaux de son flat sis sur Boyata attenant à la rivière Gombe. Parallèlement aux finissages de son pied-a-terre, il mettra à profit son séjour pour conclure avec le président N’yoka Longo un contrat de co-organisation de la tournée pour les 50 ans du groupe dans l’espace Schengen en 2020. Sous bien entendu l’égide de Eugide Defer qui salue le changement, mieux l’alternance intervenue au pays favorisant un climat apaisé pour la conduite des affaires. Il se dit déterminé de mettre au service de la RDC tout ce qu’il appris à l’Hexagone. Je lui souhaite à travers ce post bon retour et surtout une bonne dose de courage dans son nouveau business. Belge par ses parents, il se montre visiblement attaché au pays qui l’a vu naître et lui a permis d’aiguiser ses armes en étudiant au collège Boboto avant d’atterrir à l’Institut de la Gombe (ex-Athenée de Kalina) où il a obtenu son diplôme d’État en 1987 pour, par après, s’envoler à destination du Maroc poursuivre ses études supérieures. Le royaume sherifien lui a servi de pont pour s’établir définitivement entre la Belgique et la France en 1990. On en est à espérer de se retrouver à Kin pour bien d’autres choses encore…