Regagnant Kinshasa en 1970 avec dans leur bagage de belles chansons, qui intéresseraient n’importe quel producteur. Et avec l’aide de Verckys, l’orchestre change de nom pour s’appeler Les Grands Maquisards avec des musiciens tels Dizzy Mandjeku, Diana, Nsingi Mageda, Lokombe, Dave Makondele, Michel Yuma, Jean Marie Kabongo, Kiesse Diambu et lui-même.
Né le 30 octobre 1946 à Kinsiona dans le Kongo Central, Ntesa Dalienst a commencé par l’enseignement pour ensuite embrasser la musique. Il débarque en 1965 à Kinshasa et officie en tant que choriste dans l’église kimbanguiste. Il se convertit en 1967 à la musique profane en intégrant l’orchestre Vox Africa de Jeannot Bombenga aux côtés de Mangwana et autres Loko Massengo.
Sa voix illumine toutes les chansons dudit orchestre et fait des jaloux dans le milieu de chanteurs. Il y compose deux chansons dont la plus connue est sans nul doute Aline Mbombo avant de s’embarquer en 1968 dans l’aventure avec le Festival des Maquisards composé de Sam, Guvano, Michelino, Johnny Bokosa qui viennent de quitter Rochereau ainsi que Dizzy Mandjeku et Lokombe.
L’orchestre connait un succès foudroyant à Kinshasa avant de s’enliser à Kisangani en 1969 après l’arrestation de son mécène Denis Ilosone. Guvano et Sam les abandonnent là-bas et rentrent à Kinshasa et le reste de l’équipe récupère Diana au passage, continue le périple jusqu’à Mbuji Mayi où la situation se complique davantage.
Dalienst s’investit comme le meneur naturel de ce groupe de par ses qualités de chanteur et d’auteur compositeur. Il prend de plus en plus de l’assurance, lui qui était au départ timide.
Avec ses principaux compagnons Dizzy, Diana et Lokombe, ils font leur sortie officielle le 10 octobre 1970 au Bar Vis-à-vis.
Face au retournement de quelques compagnons partis rejoindre Rochereau pour jouer à l’Olympia et aux déboires connus, il sort les chansons Obotama mobali, Tokosenga na Nzambe.
Sur le marché du disque pendant deux ans (1971-1973), il est tout feu, tout flamme avec des œuvres comme Biki, Delya, Marie Amboka, Jarrya, Ida, Sisi moke, Beneda et autres …
Il est devenu le musicien le plus adulé de deux rives du fleuve Congo et suscitant les inquiétudes de son producteur Verckys à quitter son écurie et son leadership ne plait pas à certains de ses collègues. L’aventure prend fin en 1974 avec le retrait des instruments par Verckys et en guise de regret, Ntesa compose la chanson Confession ainsi que Papa Tchikaya.
Après le passage à vide, il vient combler le trou laissé par le départ de Sam Mangwana de l’Ok par son entrée en 1977.
Il mêle sa voix à celle de Josky dans Bisengambi et met tout le monde d’accord. Il commence timidement avec la chanson Tala ye na miso puis attaque avec Ballon d’or et Coup de foudre. C’est lui qui en 1980 rehausse le niveau de l’OK Jazz avec sa chanson Muzi, première dans tous les hits parade du continent. Il récidive deux ans plus tard avec Bina na ngai na respect, une des chansons intemporelles de la musique congolaise.
Parti en tournée européenne avec l’Ok Jazz en 1985, il s’établit en Belgique et sera remplacé par son cousin Kiesse Diambu qui a presque le même timbre vocal que lui.
En Europe, il n’a pas mené une carrière fructueuse excepté la sortie de la chanson Mamie zhou. Il est mort à un mois de ses 50 ans, le 23 septembre 1996.
Herman Bangi Bayo