Le feuilleton Minembwe n’a pas encore son dénouement. Du jour au lendemain, les vérités et les contre-vérités s’accumulent. L’opinion publique ne sait toujours à quel saint se fier. Le déclic du rebondissement est l’interpellation, lundi 19 octobre, par les députés, du ministre d’Etat, ministre de la Décentralisation Azarias Ruberwa. Au terme de cette plénière, sa version des faits est contredite par le gouvernement provincial du Sud-Kivu.
Selon le ministre Azarias Ruberwa, la responsabilité de l’installation du bourgmestre de la commune rurale de Minembwe n’incombe qu’aux autorités provinciales car la nomination et son installation ont eu lieu à son absence. Ce que le ministre provincial de l’Intérieur du Sud-Kivu, Lwabanji Lwasingabo, n’admet pas. Il dénonce les fausses accusations dont son gouvernement est victime de la part d’Azarias Ruberwa qui, selon lui, a servi aux députés des contre-vérités.
« C’est le ministre d’Etat, ministre de la Décentralisation, Azarias Ruberwa Manywa qui a demandé au gouverneur de province de procéder à l’installation du bourgmestre de cette commune rurale. C’était en présence du ministre de la Défense nationale, que le gouverneur de province a objecté poliment en relevant le caractère superflu de cette installation étant donné que le bourgmestre était déjà en fonction depuis février 2019. Alors que le gouvernement provincial que dirige le Gouverneur Théo Ngwabidje n’a été investi que le 10 juin 2019 », a-t-il ranconté.
Lwabanji Lwasingabo indique qu’au départ de Bukavu, l’activité de l’installation ne figurait dans l’agenda des activités du gouverneur. « Qui plus est, cette activité ne figurait pas sur son agenda au départ de Bukavu. Le ministre d’Etat est revenu à la charge le lendemain matin tout comme la communauté Banyamulenge au cours de l’entretien que cette dernière a eu avec le ministre de la défense nationale », précise le communiqué du ministre provincial.
Concernant le procès-verbal d’installation du bourgmestre, ce communiqué renseigne qu’il a été élaboré et signé, le lendemain séance tenante dans la salle communale à Minembwe. « Le document en question n’avait pas de cachet et j’avais chargé le bourgmestre de faire saisir le texte du PV. C’est au retour de Minembwe que le PV est ressaisi sur papier avec en-tête de la province et cacheté », ajoute Lwabanji Lwasingabo.
Il fustige la tendance d’Azarias Ruberwa de charger le gouvernement provincial sur ce dossier. « C’est une façon pour lui de refuser d’assumer ses responsabilités devant Dieu et devant la nation représentée par ses élus réunis en plénière », juge Lwabanji Lwasingabo.
L’Assemblée nationale attend, le mercredi 21 octobre, le ministre d’Etat Azarias Ruberwa pour répondre aux questions lui posées par les élus nationaux. La séance de ce mercredi promet d’être électrique avec ce recadrage du gouvernement provincial du Sud-Kivu.
R.K.