C’est le 17 mai 1997 que les « petits hommes verts », surnom donné aux « kadogos », enfants soldats de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL), entrent dans Kinshasa, la capitale congolaise, encadrés par les armées rwandaise et ougandaise.
Kinshasa tombe et le pouvoir congolais change de mains après près de huit mois d’une guerre commencée dans les montagnes de l’Est du pays. La veille, le président Mobutu Sese Seko, dictateur qui régnait sur le pays depuis 32 ans, avait quitté la capitale pour Gbadolite, son village natal, transformé en ville moderne, en pleine forêt équatoriale, près de la frontière avec la Centrafrique.
Un départ sans retour. Car, forcé par l’entrée des rebelles même dans l’aéroport où il devait prendre son dernier avion, il fuit le pays pour le Maroc et y meurt quelques mois plus tard.
La veille, le 16 mai 1997, le cours de l’histoire avait changé.
Laurent-Désiré Kabila, chef de la rébellion appuyée par le Rwanda et l’Ouganda, installé à Lubumbashi, deuxième ville du pays, s’était autoproclamé chef de l’État et avait à l’occasion rebaptisé le Zaïre en République démocratique du Congo.
Le régime de Mobutu venait de tomber. Les négociations menées, notamment par le président sud-africain Nelson Mandela, ont échoué. Outre le Rwanda et l’Ouganda, les rebelles avaient bénéficié de l’appui de grands financiers.
Les Banyamulenge, tribus dont les aïeux sont d’origine rwandaise, reprennent la rébellion avec l’appui d’autres groupes congolais. Trois voire quatre principaux groupes rebelles naissent et refont la guerre au nouveau régime jusqu’à maintenir le pays divisé pendant près de deux ans.
Et Laurent-Désiré Kabila lui-même est abattu par un de ses gardes du corps le 16 janvier 2001.
B.M.