VOUS AVEZ DIT « COUP D’ÉTAT »!
Depuis près de deux semaines, l’actualité africaine reste focalisée sur les évènements survenus au Niger avec, en toile de fond, le coup d’État perpétré contre l’ancien président Mohamed Bazoum séquestré, depuis lors, dans sa résidence présidentielle à Niamey.
La situation politique au Niger était récemment au centre des discussions lors d’un sommet de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CÉDÉAO) à Abuja au Nigeria. Le déploiement d’une force d’intervention pour rétablir l’ordre constitutionnel fut acté comme principe, quitte à le formaliser lors de la prochaine réunion prévue à Accra au Ghana.
En plus d’un ultimatum d’une semaine pour rétablir l’ordre constitutionnel et la suspension des transactions financières avec le Niger, la Cédéao a décrété le gel de « toutes les transactions de service, incluant les transactions énergétiques ».
Le Nigeria est vite passé à l’acte en déconnectant la ligne haute tension qui transporte l’électricité vers le Niger. Un coup dur pour ce pays voisin dont 70% de la part d’électricité provient de l’achat à la société nigériane Mainstream.
Toutes ces mesures, à en croire certaines sources, seraient commanditées par la France en représailles au boycott de ses intérêts par les populations nigériennes. C’est sans surprise que le pays d’Emmanuel Macron a procédé à l’évacuation de ses ressortissants et de ceux d’autres pays de l’Union européenne (UE).
Toutefois, des pays tels que le Mali, le Burkina Faso et la Guinée ont décidé, à l’unisson, d’accompagner la dynamique révolutionnaire qui a pris corps au Niger.
Quant au déploiement de la force de la communauté ouest-africaine au Niger, il est loin de faire l’unanimité. Une certaine opinion est d’avis que sa matérialisation serait une régression dans le cours de l’histoire africaine étant entendu que l’avenir immédiat du Niger doit être déterminé par les Nigériens eux-mêmes.
La Cédéao, entend-on dire, n’a aucune base juridique pour déclarer la guerre au Niger. Bien plus, une telle intervention militaire mènerait à une catastrophe dans une sous-région déjà meurtrie par des guerres récurrentes et dévastateurs.
JPE