Le processus électoral est entré dans sa phase décisive avec la finalisation, ce dimanche 8 octobre, de la réception, par les bureaux de la Ceni, des candidatures à la présidentielle de décembre 2023.
Près de 40 millions d’électeurs sont attendus aux urnes pour élire le prochain Président de la République dans un scrutin à un seul tour pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois. Il n’y aura donc pas de glissement comme l’entrevoyaient certaines prédictions.
Sur la ligne de départ, plus d’une quinzaine de postulants sont prêts à solliciter les suffrages des congolais, chacun se prévalant d’une assise électorale importante. Mais pour atteindre le sommet de la pyramide, il faudra batailler dur car le challenge électoral est loin d’être un fleuve tranquille.
Candidat à sa propre succession, Félix-Antoine Tshisekedi sait que sa deuxième mandature ne lui sera pas offerte sur un plateau d’argent nonobstant le fait qu’il compte à son actif plusieurs projets à impact visible, initiés, exécutés et achevés sur l’ensemble du territoire national.
Il lui faudra capitaliser ces acquis à travers un argumentaire qui ne laisse pas de place au doute. Son discours devrait susciter des espérances autour d’un projet social censé brasser toutes les préoccupations des congolais.
Sur la ligne de départ, chacun des candidats se prévaut des compétences nécessaires que justifie un profil à la hauteur de l’enjeu. Mais, il n’en demeure pas moins vrai que le président sortant part avec un léger avantage. Bénéficiant du soutien de la coalition au pouvoir, mais aussi, de celui de quelques têtes couronnées de la scène politique congolaise telles que Jean Pierre Bemba, ou encore, Vital Kamerhe, le Président Félix Tshisekedi est, sauf surprise, sur la voie de sa réélection.
En face, il y a les autres candidats présidents qui n’entendent pas faire de la figuration. Estimant que le bilan de Félix Tshisekedi est un grand gâchis en terme de gestion, ses concurrents jouent des coudes pour lui succéder. Cependant, l’éparpillement de leurs candidatures joue en leur défaveur. Et considérant le poids politique de certains d’entre eux, les éventuelles alliances et regroupements d’intérêts sont inévitables pour espérer pencher la balance de leur côté.
Toutefois, la candidature de Denis Mukwege, l’homme qu’on n’attendait peut être pas, risque de rabattre les cartes. Populaire auprès de la société civile mais sans parti structuré pour le soutenir, le gynécologue congolais peut néanmoins se révéler un trouble-fête si jamais il parvenait à fédérer les tendances autour de sa personne.
Un scénario peu probable qui symbolise la difficulté, tant pour les candidats issus de la société civile que pour ceux des partis politiques, de parler un même langage.
En somme, l’essentiel est que tous les acteurs politiques et les parties prenantes s’engagent à garantir un processus électoral juste et équitable. De sorte que le vainqueur de la présidentielle de décembre soit celui que le souverain primaire aura véritablement choisi et non le contraire.
Dossier à suivre.
Jean Pierre Eale ikabe