Depuis sa création, la ville de Kinshasa a connu quatre archevêques, tous créés des Cardinaux et qui ont des influences diverses sur la population.
Joseph-Albert Malula
Joseph-Albert Malula, né le 17 décembre 1917 à Léopoldville (Congo belge, aujourd’hui Kinshasa en république démocratique du Congo), mort le 14 juin 1989 à Louvain (Belgique) est un cardinal congolais, l’un des premiers prêtres de Kinshasa, et archevêque de Kinshasa de 1964 à 1989. Il fut également président du Symposium des Conférences Épiscopales d’Afrique et de Madagascar.
Joseph-Albert Malula est l’un des cardinaux les plus importants de l’histoire moderne de l’Église catholique en Afrique noire. Il est considéré comme l’un des fondateurs des Églises d’Afrique et «le père du rite zaïrois ou le pionnier par excellence de l’africanisation de l’Église sur le continent noir ».
Jeunesse
Joseph Malula fréquente, de 1924 à 1929, l’école primaire Sainte-Anne, dirigée à l’époque par le père Raphaël de la Kéthulle. Repéré par lui comme un élève doué, Joseph est envoyé en 1930 au petit séminaire de Mbata Kiela, dans le Bas-Congo, école fondée et tenue par les Scheutistes. Il y commence la sixième latine ainsi que son premier apprentissage à la vie spirituelle et affirme son goût pour les études, la lecture et la musique.
En 1934, à la suite de l’érection du nouveau vicariat apostolique du Mayombe et de sa séparation du vicariat de Léopoldville, Malula est transféré au séminaire de Bolongo dans le nord du Congo.
En 1937 , il entame des études post-secondaires au grand séminaire du Christ-Roi de Kabwe, au centre du pays. Il y étudie trois ans la philosophie et cinq la théologie.
En 1944, Joseph achève ses études de théologie. Après une année de stage au petit séminaire de Bokoro, il est ordonné prêtre le 9 juin 1946 au stade Reine-Astrid de Léopoldville en compagnie de son condisciple et ami, Eugène Moke.
Prêtre
Après son ordination, Joseph Malula est d’abord professeur au petit séminaire de Bokoro. Quelques mois seulement après cette première affectation, il devra acquiescer à la demande formulée par Félix Scalais, vicaire apostolique de Léopoldville, le nommant vicaire à la paroisse Saint-Pierre, puis curé de la paroisse du Christ-Roi et, plus tard, de celle de Saint-Pierre : deux des plus anciennes et plus grandes paroisses de Léopoldville
Il est le fondateur de la Ligue des Évolués Catholiques du Congo. En outre, il lance le Mouvement Familial Chrétien.
Évêque
Nommé vicaire apostolique auxiliaire en 1959, Joseph Malula devient archevêque de Kinshasa (nouveau nom de Léopoldville) en 1964. Troisième évêque autochtone congolais.
Cardinal
Il est nommé cardinal en avril 1969
Le cardinal Malula a assumé tant qu’évêque les fonctions du vice-président de la Conférence nationale des évêques du Congo et de président du Symposium des Conférences Épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM) de 1984 à 1987.
Il a pris une part active au concile Vatican II (1962-1965) en contribuant grandement à la rédaction du fameux document Sacrosanctum Concilium, sur la liturgie.
Il meurt le 14 juin 1989 à Louvain, en Belgique, à la suite d’une hémorragie cérébrale.
Frédéric Etsou Nzabi Bamungwabi
Frédéric Etsou Nzabi Bamungwabi, né le 3 décembre 1930 et décédé le 6 janvier 2007, est un prêtre congolais et religieux scheutiste (Congrégation du Cœur Immaculé de Marie). Nommé archevêque de Kinshasa (République démocratique du Congo) en 1990, il est fait cardinal en 1991.
Jeunesse
Né le 3 décembre 1930 à Mazalaga, à environ 20 kilomètres de Lisala dans la province de l’Équateur, Etsou effectue ses études primaires à la mission catholique de Boyange, et secondaires au petit séminaire Notre-Dame-de-Grâces de Bolongo, dans les environs de Lisala. Il passe trois années de philosophie et une année de théologie au grand séminaire de Kabwe dans le Kasaï-Occidental.
Religieux et prêtre
Il est admis le 8 décembre 1954 dans la congrégation des pères de Scheut. Après une année de noviciat et trois ans de théologie dans le scolasticat de Katoka dans le Kasaï-Occidental, il prononce ses vœux perpétuels et est ordonné prêtre le 13 juillet 1958 à Lisala par Mgr François Van Den Berch. Au bout d’une année de théologie pastorale à Bruxelles, le père Frédéric Etsou va travailler successivement comme vicaire à Saint-François-de-Sales de Kintambo et Saint-Pierre dans la commune de Kinshasa entre 1959 et 1964.
En 1964, il est envoyé à Paris où pendant quatre ans, il suit des études de sociologie. Entre 1968 et 1976, il revient à la paroisse Saint-Pierre comme curé.
Évêque
Consacré évêque le 7 novembre 1976, Mgr Etsou est nommé évêque de Mbandaka le 11 novembre 1977 en remplacement de Mgr Pierre Wijnants, retourné en Belgique.
De 1979 à 1984, il est vice-président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco).
Il est nommé archevêque de Kinshasa le 14 août 1990, charge qu’il assume jusqu’à sa mort en 2007.
Cardinal
Il est créé cardinal par le pape Jean-Paul II lors du consistoire du 28 juin 1991 avec le titre de cardinal-prêtre de S. Lucia a Piazza d’Armi, devenant ainsi le deuxième cardinal zaïrois après Joseph-Albert Malula.
Le 13 juillet 2000, lors de la 34e assemblée plénière de la Cenco, il est nommé président de la Conférence épiscopale nationale du Congo pour un mandat de quatre ans.
Dans le gouvernement de l’Église, le cardinal Etsou était membre des conseils pontificaux pour l’évangélisation des peuples, pour la famille et pour les affaires économiques. Il participa à plusieurs synodes romains et au conclave de 2005 qui élit Benoît XVI.
Le cardinal Etsou meurt le 7 janvier 2007 à Louvain d’un œdème pulmonaire.
Laurent Monsengwo Pasinya
Laurent Monsengwo Pasinya, né le 7 octobre 1939 à Mongobelé (village situé dans la province de Bandundu au Congo belge, aujourd’hui République démocratique du Congo) et mort le 11 juillet 2021 au Port-Marly, est un prêtre catholique congolais, docteur en Écritures Saintes et professeur de théologie. Archevêque de Kisangani en 1988, il est nommé à Kinshasa en 2007 et fait cardinal en 2010. Il se retire de sa charge épiscopale en 2018.
Jeunesse et formation
Après ses études primaires à Nioki et secondaires au petit séminaire de Bokoro, Laurent Monsengwo intègre le grand séminaire de Kabwe où il suit le cycle de philosophie avant de partir pour Rome suivre à l’Université pontificale urbanienne le cycle de théologie. Il est ordonné prêtre le 21 décembre 1963 pour le diocèse d’Inongo par le cardinal Agagianian, préfet de la Congrégation pour la propagation de la foi. Il détient la note la plus élevée aux épreuves de dissertation écrite, un record jusqu’à ce jour qui fait de lui le meilleur élève de la République démocratique du Congo. Laurent cardinal Monsengwo est polyglotte avec 14 langues dont l’araméen, langue de Jésus-christ.
Prêtre
Il poursuit ses études à Rome et en 1970, il est le premier Africain à obtenir un doctorat en Écriture sainte à l’Institut biblique pontifical de Rome, avec une thèse préparée sous la direction d’Ignace de La Potterie, ayant pour sujet La notion du ‘Nomos’ dans le Pentateuque grec.
De retour au Congo — entre-temps devenu Zaïre — il occupe différents postes de professeur de théologie aux Facultés catholiques de Kinshasa (aujourd’hui Université catholique du Congo) et dans plusieurs séminaires, notamment Jean XXIII à Kinshasa.
De 1976 à 1980, il est secrétaire général de la Conférence épiscopale du Zaïre.
Évêque
Le 13 février 1980 il est nommé évêque auxiliaire d’Inongo. Il reçoit la consécration épiscopale le 4 mai suivant, des mains mêmes du pape Jean-Paul II. Dès le 7 avril 1981, il est transféré à Kisangani, toujours comme évêque auxiliaire.
En 1984, il est élu président de la Conférence épiscopale du Zaïre (CEZ), poste qu’il conserve jusqu’en 1992. En 1987, il est également élu membre du Conseil du secrétariat général du synode des évêques, poste auquel il est réélu en 1990 et en 2001.
Le 1er septembre 1988, il est promu archevêque de Kisangani. À ce poste, il s’impose comme l’un des acteurs politiques majeurs de la période de retour à la démocratie qui a suivi le régime du dictateur Mobutu. Ainsi en 1991, il devient président du Bureau de la Conférence nationale souveraine puis, de 1992 à 1996, du Haut conseil de la république, érigé en parlement de transition en 1994.
En 1997, après en avoir été premier vice-président pendant trois ans, il est élu président du Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM), poste qu’il conserve jusqu’en 2003.
En 2002, il devient vice-président de Pax Christi international et, en 2004, il est élu président de la Conférence épiscopale nationale du Congo.
Le 6 décembre 2007, Benoît XVI le transfère au siège métropolitain de Kinshasa. Le pape François accepte sa démission de cet office le 1er novembre 2018. Il est alors âgé de 79 ans.
Cardinal
Il est créé cardinal par Benoît XVI au consistoire du 20 novembre 2010. Il reçoit alors le titre de cardinal-prêtre de Santa Maria « Regina Pacis » in Ostia mare.
Il participe au conclave de 2013 qui élit le pape François. Le 13 avril 2013, le nouveau pape constitue un groupe de huit prélats issus de tous les continents, chargés de l’épauler dans la réforme de la Curie romaine et la révision de la constitution apostolique Pastor Bonus. Pour l’Afrique, c’est le cardinal Monsengwo qui est choisi.
Le 9 septembre 2014, il est nommé par François Père synodal pour la troisième assemblée générale extraordinaire du synode des évêques sur la famille se déroulant du 5 au 19 octobre en qualité de membre du conseil ordinaire du synode des évêques.
Laurent Monsengwo Pasinya meurt à Port-Marly 5 le 11 juillet 2021 à 81 ans, six jours après avoir été évacué dans un « état critique ». Il est inhumé le 21 juillet en la cathédrale Notre-Dame-du-Congo à Kinshasa.
Fridolin Ambongo Besungu
Fridolin Ambongo Besungu, né le 24 janvier 1960 à Boto, dans la province du Nord-Ubangi, est un prélat catholique congolais. Il est archevêque de Kinshasa depuis sa nomination le 1er novembre 2018 et cardinal depuis le consistoire du 5 octobre 2019. Consacré évêque en 2004, il a été évêque de Bokungu-Ikela de 2004 à 2016, et administrateur apostolique de Kole de 2008 à 2015, puis administrateur apostolique (2016) puis archevêque de Mbandaka-Bikoro et administrateur apostolique du diocèse de Bokungu-Ikela entre 2016 et 2018, et coadjuteur de l’archevêque de Kinshasa en 2018.
Formation et ordination
Pour se préparer au sacerdoce, il étudie la philosophie à Bwamanda, ainsi que la théologie, entre 1984 et 1988, à l’institut Saint Eugène de Mazenod3. Il entre dans l’ordre des Frères mineurs capucins, où il prononce ses premiers vœux en 1981 puis sa profession perpétuelle en 1987. Plus tard, il obtient un diplôme en théologie morale à l’Académie Alphonsienne (université pontificale du Latran) de Rome. Il soutient sa thèse en 1995 sur La réhabilitation de l’humain, base de développement vrai au Zaïre. Pour une éthique de développement intégral.
Fridolin Ambongo est ordonné prêtre le 14 août 1988, au terme de sa formation. Il sert alors dans la paroisse de Bobito à partir de 1988, jusqu’en 1989, où il devient professeur aux Facultés catholiques de Kinshasa (devenues université catholique du Congo).
Évêque
Le pape Jean-Paul II le nomme évêque de Bokungu-Ikela , le 22 novembre 2004. Le 30 octobre 2008, le pape Benoît XVI le nomme administrateur apostolique du diocèse de Kole, un poste qu’il occupe jusqu’au 9 août 2015. Il fait sa première visite ad limina au pape François le 12 septembre 2014.
Archevêque
Le pape François le nomme tout d’abord administrateur apostolique de l’archidiocèse de Mbandaka-Bikoro, le 5 mars 2016, puis archevêque de ce même diocèse le 12 novembre, tout en lui conservant la charge du diocèse de Bokungu-Ikela en tant qu’administrateur apostolique.
En juin 2016, il est élu vice-président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO).
Le 6 février 2018, le pape François nomme Mgr Ambongo coadjuteur de l’archidiocèse de Kinshasa pour succéder au cardinal Laurent Monsengwo Pasinya à son décès ou à sa démission. Il a été présenté à l’archidiocèse comme coadjuteur le 11 mars 2018. Il devient archevêque le 1er novembre 2018, quand François accepte la démission du cardinal Pasinya. Son installation a lieu le 25 novembre 2018.
Cardinal
Il a été créé cardinal par le pape François lors du consistoire du 5 octobre 2019 au titre de San Gabriele Arcangelo all’Acqua Traversa.