Dans presque tous les pays du monde, des élections parfaites n’existent pas. Même avec le vote électronique. Des problèmes, des anicroches, des imprévus ne manquent pas. Mais pour le cas de la RDC, la dramatisation sur les défaillances d’organisation du scrutib du 20 décembre au niveau de la centrale électorale était tellement surmédiatisée, surtout dans la presse internationale, certains journaux locaux et dans les réseaux sociaux, que ces derniers s’attendaient à un chaos qui devraient déboucher sur des blocages et des échauffourées meurtrières sur tout le territoire national. Toutes ces prophéties de malheur n’ont pas été traduites dans les faits. A l’opposé, nous félicitons les média audiovisuels locaux dont la RTNC et Top Congo qui ont permis de vivre en temps réellement les déroulement des scrutins et de la campagne électorale. Le retard dans l’ouverture des bureaux de vote et les difficultés d’acheminement du matériel électoral et de fonctionnement de quelques machines électroniques étaient, somme toute, prévisibles. Comme, par exemple, dans la capitale, la quasi- totalité des bureaux de vote sont installés dans les écoles et instituts où se pose, du reste, le problème de sécurisation des matériels. Ces derniers devraient donc être acheminés tôt avant l’heure d’ouverure des bureaux de vote, avec tous les aléas que cela comporte.
En dépit de ces impondérables qui ont eu l’inconvénient de provoquer l’mpatience, les citoyens sont venus nombreux pour remplir leur devoir civique, attendant jusque tard dans la nuit pour certains et les lendemains pour les autres. Par leur engouement et leur discipline, les électeurs ont, d’une certaine façon, sauvé la CENI. Ce qui dénote de leur intérêt et de l’importance qu’ils accordent à cet exercice démocratique qui engagent leur avenir et leur devenir. Comme pour les rassurer, la CENI a eu le bon reflexe de prolonger la durée du scrutin. Décision qui a le mérite de mettre en échec ou tout au moins de chloroformer les prophéties de malheur distillées çà et là par les adeptes de la déstabilisation et de la balkanisation de la RDC. Il reste que toutes les parties prenantes du processus électorales à tous niveaux sont appelées à tirer les leçons utiles susceptibles d’améliorer l’organisation des prochains scrutins, et ce compris même jusqu’à proposer de profondes modifications de la Constitution, si nécessaires. Car les votants se posent notamment la question sur l’utilité des organes délibérants excessivement budgétivores au regard de leurs faibles sinon insignifiantes productions aux plans national et local. Quand ça n’apporte ni progrès, ni développement, il faut savoir se remettre en question, même si cela s’avère douloureux.
Jean Pierre Eale ikabe