Un certain 20 décembre 2010
Etienne Tshisekedi : « quand la corruption commence d’en haut, alors comment voulez-vous qu’elle puisse ne pas avoir lieu ?»
Il y a 14 ans de cela, soit le 20 décembre 2010, la Radio France Internationale ( RFI ) recevait en interview le redoutable et l’opposant historique Étienne Tshisekedi Wa Mulumba, le père de l’actuel président de la RDC, Félix Tshisekedi. Jusqu’à ce jour, les propos tenus par le feu Tshisekedi résonnent encore dans notre mémoire.
Au cours de cette interview, l’opposant historique avait évoqué les questions liées à son retour en fanfare sur la scène politique, sa reprise du combat et, sur la corruption en République démocratique du Congo.
Il fut interrogé sur le pourquoi il était très critique avec le président Kabila, disant qu’il a tout raté, alors qu’il y avait l’école primaire gratuite et les investisseurs chinois sur le sol RD-congolais.
Sa réponse fut cash. « Mais les investisseurs chinois, ce n’est pas Kabila qui les a faits. Ce sont les Chinois qui sont venus ! ». Et d’ajouter : « quand vous dites que c’est de l’argent, tout le monde au Congo est convaincu que l’argent qu’on donne, ne va pas dans ce que vous appelez construction des routes, c’est au dépens de tout ce qui est d’intérêt national. »
Dans sa pensée, Antoine Tshisekedi prônait la construction d’un État. « Mais je commencerai par une chose. La plus simple, c’est de construire un État. Il y a un État, quand il y a eu cette sécurité – et juridique et physique – quand il y a la paix, quand il y a du travail, quand il y a des hôpitaux… Donc, quand il y a des routes des dessertes agricoles, pour que les paysans n’aillent pas tous dans les villes, restent chez eux, parce que les routes peuvent les amener à écouler leurs marchandises », avait-il déclaré.
Ces propos, laissaient entrevoir une réelle corruption. Cette corruption qu’il dénonçait existait depuis l’époque Mobutu et elle s’est répercutée jusqu’à nos jours. La RFI se demandait même si elle n’est pas rentrée dans la culture de beaucoup de Congolais, à tel point que l’opposant Tshisekedi ne pouvait la combattre.
Sa réponse laisse sans mots. « Quand j’étais élu Premier ministre, dès le jour même, tous ceux qui avaient les biens de l’État ont rendu les biens de l’État à l’État ! C’est pour vous dire que quand l’exemple vient d’en haut, les gens suivent. Mais quand la corruption commence d’en haut, alors comment voulez-vous qu’elle puisse ne pas avoir lieu ? Parce que justement, les poissons commencent par pourrir par la tête », avait-il affirmé.
Face à la corruption criante de cette ère, il est plus que jamais temps que ces propos du feu Antoine Tshisekedi Wa Mulumba soient relus afin qu’ils servent d’exemple à la classe politique RD-congolaise.
Espérant KALONJI