L’actualité du jour est dominée par la tenue d’un probable dialogue national pour désamorcer la crise interne causée par les dernières élections et le retrait des FCC du processus électoral.
Cet énième dialogue pourra se tenir après plusieurs autres qui n’ont pas porté des solutions durables.
On se souviendra du front commun de 1960 qui a conduit le pays à sa souveraineté nationale et internationale, qui moins d’une année après le pays a connu des sécessions et des rébellions avec plusieurs milliers de morts.
Il s’en est suivi la réconciliation de 1964 qui a amené Moïse Tshombe à la primature et qui a duré moins de deux ans et s’est soldée par un coup d’État et la confiscation du pouvoir par le général Mobutu.
D’autres dialogues ont suivi comme le dialogue national des années 90, le dialogue de Sun City de 2003 ainsi que ceux de la Cenco et de la Saint Sylvestre.
Toutes ces tentatives de réconciliation nationale ont fini par se fissurer et par amener des troubles dont certains ont fini par des guerres atroces ayant occasionnées de millions de morts et des déplacés.
Malgré tous ces ratés, les Congolais ont toujours privilégié le dialogue pour régler leurs différends.
Face à la crise multiforme qui sévit actuellement : politique, sociale, économique et qui frappe en plein fouet la RDC, il est devenu impératif de s’assoir autour d’une table pour laver les linges en famille.
Le premier a sonné le tocsin est le Chef de l’État, Félix Tshisekedi, qui lors d’une interview, a manifesté sa volonté de rencontrer les opposants, vœu qu’il a réitéré après celui exprimé lors de son discours d’investiture. L’opposant Martin Fayulu a emboité les pas après son retour de l’étranger et la Cenco s’est dite prête à offrir des bons offices.
La question fondamentale que bon nombre d’observateurs de posent est celle de la finalité dudit dialogue car les précédentes négociations n’ont pas porté des solutions pérennes.
La réconciliation ne doit pas se limiter à des poignées de mains entre les anciens frères ennemis mais également entre les politiciens et le peuple. Ce dernier n’attend plus des réconciliations de façade mais celle de braves qui peut amener la cohésion nationale et la paix durable.
On peut servir la nation tout en étant dans l’opposition et les Congolais ont besoin d’une opposition républicaine pour servir de contrepoids à la politique gouvernementale afin d’éviter des dérives dictatoriales. Le pouvoir en place pour ce faire doit privilégier l’État de droit en mettant fin aux brimades et harcèlements des opposants.
Un dialogue franc et constructif est le ferment de la cohésion nationale, facteur primordial pour le retour de la paix et le développement.
Herman Bangi Bayo