L’opinion publique et la classe politique sont dans la tourmente provoquée par l’annonce de la révision constitutionnelle faite par le président de la République Félix Tshisekedi lors de son séjour à Kisangani.
Les avis sont partagés et les esprits sont à fleur de peau lorsqu’on évoque le sujet.
Ce sujet à controverse, qui est une affaire des spécialistes, s’invite dans la rue et ouvre la voie à diverses interprétations.
Tellement passionnante, l’éventualité de la révision constitutionnelle divise même les spécialistes en la matière voire même certains se dédisent sur l’opportunité de ladite révision alors qu’hier ils avaient émis des avis contraires.
Qu’est ce qui oppose diamétralement les deux camps ? Sans nul doute le soupçon de réviser les articles verrouillés pour faire profiter au président de la République d’un mandat supplémentaire.
En suivant les propos du chef de l’État, il a clairement élucidé cette question bottant en touche les rumeurs sur la révision de l’article 220 qui nécessite un référendum pour son adoption.
Pour ainsi dire qu’on lui fait un procès d’intention alors que ce n’est pas le cas.
Mais pourquoi tant de controverse autour des matières qui sont réglées par la constitution ? Certainement à cause du manque de pédagogie dans la démarche. Partout ailleurs on amande des constitutions sans trop faire de bruits à l’instar chez nous des révisions opérées par le président Kabila sur le mode de scrutin présidentiel à un tour et le statut du sénateur à vie.
Dans le cas d’espèce, on a mis la charrue devant les bœufs. Avant même l’annonce d’une éventuelle révision constitutionnelle, le secrétaire général de l’Udps, Augustin Kabuya, est allé en campagne sans même informer leurs partenaires de l’Union sacrée de la nation. En plus, les raisons évoquées pour ce faire ne sont pas très convaincantes à l’instar de la constitution faite par des étrangers et le blocage du fonctionnement des institutions.
Comme le président Félix l’a si bien dit, on devait commencer par la mise en place d’une commission composée des experts pour élaborer l’ébauche des amendements. Une fois rédigée, elle fera l’objet d’un débat au niveau du gouvernement et ensuite envoyer au parlement pour débats et adoption afin qu’elle soit promulguée par le président de la République.
C’est vraiment du classique mais certains politiciens ou intellectuels en mal de positionnement en ont fait leurs tasses de thé. Avant même d’être consultés, certains font même courir des ébauches de révision constitutionnelle à travers les réseaux sociaux.
L’autre écueil est le déficit de communication dans le camp du pouvoir. On a constaté la contradiction dans les déclarations de certains membres du gouvernement alors qu’ils devaient avoir un même entendement sur le vœu du président de la République à réviser certaines dispositions constitutionnelles.
Il est presque temps que le président de la République apaise l’opinion publique en clarifiant les modifications qu’il veut apporter sur la constitution de 2096 pour la bonne marche des institutions de la République.
Herman Bangi Bayo