D’où vient Renkin ? C’est le nom du premier ministre belge des Colonies, Jules du même nom. Avocat, professeur, Jules Renkin a occupé différents postes ministériels dont celui de ministre des Colonies de 1908 à 1918, devenu par la suite Premier ministre de 1931 à 1932. Au début des années 1950, l’Office des cités indigènes de Léopoldville construit son premier quartier modèle sur le territoire de la commune de Kalamu, l’une des nouvelles cités. Ce fut alors la naissance du quartier Renkin. Dans les années 70, le quartier Renkin, devient Matongé, suite au recours à l’authenticité prôné par le chef de l’État Mobutu Sese Seko. Matongé est le nom d’un fruit, «Litongé », au singulier.
Dans les années 70, Matongé vole la vedette à la commune de Kinshasa, il devient le quartier mythique et considéré comme le centre névralgique où bat le cœur de la capitale congolaise. Baignant dans une sorte de frénésie constante qu’on ne trouve nulle part ailleurs. L’ambiance en permanence !
Les habitants de Renkin-Matongé se considéraient à l’époque comme de véritables Kinois.
Matongé est un quartier populaire du nord de la commune de Kalumu à Kinshasa. Situé entre la place Victoire et le stade Tata Raphaël, il est l’un des principaux lieux de la vie nocturne de Kinshasa, rassemblant bars et restaurants, des studios d’enregistrement musicaux et des boutiques de vêtements tenus par des Ouest-Africains.
Véritable carrefour culturel de la musique congolaise, des groupes tels que Viva La Musica de Papa Wemba, Cavacha de Donat Mobeti sont nés à Matongé. Aussi de grandes stars de Zaïko (Bimi, Zamanguana, etc…) et des sportifs de renom du Club Geda. Le bar Vis-à-vis était une institution, non loin de rond-point par ailleurs été baptisé Place des artistes jouxtant la place Victoire d’où on peut partir dans tous les coins de Kinshasa.
Papa Wemba a beaucoup contribué et entretenu la légende de Matongé avec son village Molokaï, véritable lieu de pèrelinage , un coin de dévotion sacré par les pèlerins amoureux de la Sape et de la bonne musique.
Les Zaïrois d’autrefois et bien d’autres venaient de partout pour voir le village Molokaï, des Congolais de Brazzaville, des Belgicains ou Parisiens de l’époque.
L’influence de Matongé dans l’imaginaire des congolais fut telle qu’à Bruxelles, le quartier d’Ixelles a été baptisé Matongé où l’on trouve d’innombrables salons de coiffure, boutiques de perruques, boutiques de produits cosmétiques, bijouteries et magasins avec des tissus de wax colorés et des ngandas.
Jean Claude Mass Mombong