Le tout premier cas présenté comme contaminé au Covid-19 en RDC accuse les autorités sanitaires de l’avoir forcé à se déclarer positif. Resté muet depuis sa « guérison », Faustin Fitika, Congolais résidant en France, après avoir été identifié par les autorités comme le tout premier cas de Covid-19 en RDC, revient sur la place publique pour dénoncer ce qu’il qualifie de pressions des autorités sanitaires locales sur lui pour qu’il admette qu’il était malade. Arrivé à Kinshasa, le 8 mars en provenance de France, Faustin Fitika avait été mis en quarantaine puis, selon toute vraisemblance, soigné. Il s’était déjà illustré par des déclarations dans les médias sur « sa maladie » et la prise en charge qui s’ensuivra. Dans une vidéo circulant sur les réseaux sociaux, Il insiste sur le fait qu’il n’a jamais été malade. « Peuple congolais, c’est moi votre frère. Je suis devant ce micro pour présenter mes excuses pour tout ce qui s’est passé. J’ai été forcé pour admettre que j’étais malade. C’est pour cela que j’avais dit ce que j’avais dit. Au fond, je ne suis pas malade. Regardez-moi. Je n’ai jamais été malade. Muyembe a procédé à un examen qui s’est révélé négatif, dit-il sur le plateau de l’émission « Bosolo na Politik » du chroniqueur Israël Mutombo. À l’en croire, le Dr Jean-Jacques Muyembe est au courant de cette version. « Quand je l’avais appelé au téléphone, il m’avait juste dit qu’il avait trouvé le dossier sur la table. Il avait décidé d’envoyer des agents pour un autre diagnostic. Cela a été fait et le résultat était toujours négatif. Ce que je dis ici Muyembe est au courant. Il le sait très bien. Il a toutes les preuves », renchérit l’ancien « faux malade ». Il dit attendre la réouverture des frontières pour regagner la France : « J’attends que les trafic aériens reviennent pour repartir. La maladie existe. Je le sais et vous le voyez. Pour mon cas, je n’étais pas malade ».
Selon des sources concordantes, du côté du ministère de la Santé publique, cette version est bien évidemment rejetée. Une communication est même attendue à ce sujet. Le « malade » est même accusé de chantage. Selon une autre source au ministère de la santé, l’homme était passé au cabinet du ministre Eteni Longondo. Il avait posé plusieurs problèmes auprès d’un conseiller demandant notamment que le gouvernement l’aide à dédouaner ses marchandises et que les autorités prennent en charge le paiement de son loyer jusqu’à son départ en France. Au cas contraire, il passerait dans les médias pour une contre communication. Du côté de l’INRB, une communication est également en élaboration refutant ces allégations. En rapport avec la présence parmi nous de la pandemie, on a déploré une crise de communication et les rumeurs qui s’en sont suivies. Au cours de différents conseils de ministres, Félix Tshisekedi a insisté sur la cohérence de la réponse tant sur le volet de sensibilisation que sur les aspects purement médicaux. Dans l’entre-temps, la situation liée au Covid-19 demeure préocupante après la levée de l’état d’urgence. Avec le non-respect par la population des gestes barrières, les jours à venir ne prêteront pas à sourire en terme de contamination.
B.M.