Plusieurs faits marquants se sont enchevêtrés courant la semaine dernière dans le pays. Lesquels ont amené d’aucuns à établir une corrélation avec le bref sejour (quatre jours) de Félix Tshisekedi à Bruxelles, la visite-éclair (24 heures) chez Sassou Nguesso, en face, un vieux routier bien rodé ayant la maîtrise du jeu politique, la démission (très regrettée au FCC) de Benoît Lwamba de la Cour constitutionnelle, celle du VPM en charge de la Justice, Tunda Ya Kasende, vertement poussé à la porte de sortie du gouvernement par un désaveu au plus haut sommet de l’État, et sen est suivi le remue-ménage au sein de l’armée et la justice à la faveur de nouvelles mises en place… Cela s’apparente visiblement à une reprise en main de deux secteurs-clés jusque-là sous contrôle des hommes d’obédience à l’ancien pouvoir.
On aura remarqué assurément que le chef de l’État, au terme de son séjour à Brazzaville, a tenu à rassurer l’opinion au regard des remous découlant de la levée de boucliers de la population dans sa majorité en contestation des initiatives conjointes du FCC (soutien à la proposition de lois du tandem Minaku-Kisaka) ajoutées à l’élection puis l’entérinement de la candidature de Ronsard Malonda à la présidence de la Ceni. Il se voulait pourtant formel : « Nous n’allons pas vers une rupture de la coalition ». Lui qui a réaffirmé, à ce qu’il paraît, son soutien à cette alliance dont les intérêts des contractants ne semblent plus être communs. Félix Tshisekedi a tout de suite recalé Malonda par un niet aussi sec pour son investiture. Jeanine Mabunda dont la correspondance a reçu une fin de non-recevoir en a eu pour son matricule après ce cinglant camouflet. Tout compte fait, comme dans un jeu de dames, le chef de l’Exécutif a avancé ses pions pour contraindre son adversaire, c’est-à-dire l’autre camp, à ne plus bouger. A l’image d’un pugiliste ayant fait un travail au corps à son adversaire avant de lui asséner le coup de poing final !
Après le chaud, il a soufflé le froid. Beaucoup ne l’attendaient certainement pas à ce stade. Avec les faucons, il a fallu montrer un autre visage…
Bona MASANU