Il n’a jamais été aussi aisé de se butter à un symbole de force qui s’appelle le peuple. Voilà que Ronsard Malonda dont le nom longuement prononcé de façon continuelle et controversée, tous ces jours-ci, semble être entré en sens interdit dans un autoroute avec hauts risques d’une collision frontale, fracassante et finalement fatale. Marche acte I, jeudi, marche acte II, quatre jours après. Présentée comme politiquement incorrecte son élection le dimanche 14 juin puis l’entérinement, le 2 juillet, par l’Assemblée nationale majoritairement acquise à sa cause n’ont fait qu’attiser la tension auprès de la majorité bruyante de l’opinion qui voit en lui la continuité de la précédente présidence fortement critiquée. A tout prendre,
l’homme se présente tel ce personnage constamment frappé par tout le monde faisant de lui celui sur lequel chacun s’acharne. Très pointilleux sur sa souveraineté, le peuple dédaigne qu’on le gruge tout le temps. A juste raison d’ailleurs ! On peut tromper une partie du temps, mais on ne le prendra pas tout le temps, c’est connu de tous.
Attention à Malonda à ne pas demeurer la tête de Turc, la cible de tout un peuple à cause d’un entêtement comparable à l’acharnement de la mouche contre la vitre. Désespérément.
Sans chercher à remonter jusqu’aux Croisades (17e et 18e siècles), du temps des barbares cruels, l’histoire en RDC semble, à s’y méprendre, se répéter. Visiblement Malonda prétend incarner la résistance, c’est justement pour cette raison qu’une grande frange de la population a fait le choix de taper le plus fort possible comme sur le sac de sable en boxe sinon ce punching-ball. Aux yeux de tous ou presque, son maintien à la tête de la Ceni se présente comme une boule puante, ce plat au goût amer que personne ne voudra déguster avec délectation convenue…
Bona MASANU