La frénésie a été le trait dominant dimanche dans les lieux de culte dès les premières lueurs de la matinée. Les messes ont été dites, plusieurs dans une liesse populaire pour louer Dieu et conjure le sort…
La mesure de la réouverture a été bel et bien effective, en conformité avec les dispositions prises par la plus haute autorité du pays, à travers l’adresse près de trois semaines auparavant faite à la nation pour établir le chronogramme de la reprise des activités après l’instauration de l’état d’urgence sanitaire découlant de la pandémie Covid-19. L’état d’urgence décrété avec son corollaire le confinement dont tout le monde ne demandait qu’à sortir a engendré beaucoup de stress au sein de la population. On sentait bien l’étouffement !
Dimanche dernier, c’était en effet le jour du retour. Des lieux de culte ont été pris d’assaut par des grappes humaines qui ont renoué avec l’atmosphère céleste pour louer à nouveau l’Être suprême dans des endroits conçus pour la circonstance. Les confessions chrétiennes de type traditionnel (catholique, protestante, kimbaguiste…) ont donc rouvert leurs portes aux fidèles qui ont depuis bien plus de quatre mois changé leurs habitudes pour les réadapter à la nouvelle donne imposée par cet ennemi public numéro 1 qui a immobilisé des pans entiers de population à l’échelle planétaire. A bien des endroits, on ne s’est pas départi de vieilles pratiques annonçant le retour tambour battant accompagné des sons bruyamment exécutés en renfort des chants glorieux qui généralement sont le lot de ces églises où les pasteurs se montrent volubiles. L’engouement qui s’est manifesté n’avait d’égal que l’enthousiasme avec lequel on attendait cette réouverture pour laquelle l’autorité avait exigé le respect des gestes barrières édictés depuis belle lurette auxquels beaucoup rechignent à s’accommoder.
A plusieurs lieux, cela se remarquait aisément, on a foulé aux pieds les mesures obligatoires dites barrières : port du masque, distanciation physique dont on a fait fi avec en prime accolades et embrassades avant et après le culte. Pour chanter et faire preuve de sa foi des louanges à voix audible, le masque n’avait pas sa place. Il est vrai que certaines églises ont pris des dispositions pour s’en tenir au respect des instructions sommaires (port obligatoire et correct du masque, lavage des mains à l’entrée comme à la sortie, prélèvement de la température avec thermomètre électronique…)
d’autres s’en sont montrées carrément réfractaires en avalant la consigne. Pour l’intérêt général, il est bien impérieux de s’y plier, d’autant que, contrairement à ce que l’on peut croire, Covid-19 n’a pas encore dit son dernier mot. La prudence devra toujours être de mise et demeurer le maître-mot pour ne pas contribuer à la résurgence subite du nombre de cas plus important qu’avant pour le bien collectif…
Bona MASANU