La question qui me taraude l’esprit : Pourquoi l’Etat rd-congolais, avec la Banque centrale du Congo ou les entrepreneurs congolais, de par le monde, ne créeraient-ils pas une Banque congolaise de la diaspora ? Les modalités de son fonctionnement devront être fixées dans un cadre bien défini. En effet, un travail de vulgarisation pourra être mené aussi bien en amont qu’en aval. En amont, des succursales pourraient être implantées dans de pays où vit une forte communauté congolaise. Les ambassades et consulats de la RDC par le monde pourraient jouer un rôle capital dans la vulgarisation de ce projet. Ils pourraient rentrer en contact avec des organisations culturelles, sportives, religieuses congolaises en ratissant large pour rendre ce projet attractif, ceci en expliquant le bien-fondé d’une telle démarche. En aval c’est-à-d. en RDC. Une même politique devrait aussi être entreprise auprès de masses populaires. Une banque de la diaspora rd-congolaise aurait plus de pertinence et d’acceptabilité. Une piste parmi tant d’autres pour fédérer la diaspora rd-congolaise à cette cause.
Certes, cela pourrait se heurter aux réticences, à la méfiance de certains rd-congolais, somme toute compréhensible, pour le mépris qu’ils ont de leurs autorités. Il faudrait une campagne à tous azimuts pour restaurer la confiance à la communauté rd-congolaise et surtout de proposer aux membres de cette diaspora des services performants qui puissent faire l’unanimité, afin d’adhérer à ce projet, de le porter à bras le corps pour le bienfait de la nation rd-congolaise. Il y va de l’intérêt de tout rd-congolais. Lorsqu’on sait qu’en 2011, les transferts d’argent de la diaspora rd-congolaise présentaient 45 % du PIB du pays et 950 % de l’aide publique au développement. La clé réside dans la création d’entreprises concurrentes avec une vraie proposition de valeur, qui se distingueraient de celles déjà existantes. Pour les attirer, ils pourraient jongler sur les deux tableaux, voire à de taux de change ou de frais de transferts de fonds défiant toute concurrence ou encore choisir un de deux. Pourquoi pas à taux zéro. Il y a des précédents. Toutefois, il y a quelques initiatives encourageantes de rd-congolais à l’étranger qui prennent vie, le cas de la plate-forme ICASH collect sur le Net. Mais, cela reste très marginal.
Tout cet argent resté en RDC pourrait financer bien de projets à finalité socioéconomique pour la nation rd-congolaise. Le grand bénéficiaire ne sera-t-il pas la Nation rd-congolaise ? La valorisation de l’épargne de la diaspora est devenue depuis quelques années un enjeu de taille pour de nombreux gouvernements, dans la mesure où les flux de transferts peuvent constituer jusqu’à 25% du PIB. Aujourd’hui, la République populaire d’Angola a retiré à la société Western union sa licence d’exploitation sur son sol.
Il y a danger dans la demeure. Ils sont entrain de nous couper l’herbe sous les pieds. Ces sociétés de transferts de fonds avec licence pratiquent une politique d’affichage de ses clients et surtout des limitations d’envoi d’argent vers l’étranger. Les coordonnées de leurs clients sont répertoriées et stockées dans une base de données. Il semblerait qu’elles se partagent ces données.
Autrefois, l’envoi d’argent n’avait pas de limités. Ces dernières années, un seuil à ne pas franchir a été fixé par ces sociétés de transferts de fonds. En réalité, les autorités de ces pays, le cas du Royaume de Belgique leur a obligé, s’il faut le dire ainsi, d’imposer des limitations quant à l’envoi de fonds à l’étranger. Elles veulent que cet argent reste en Belgique. Elles veulent avoir le contrôler sur tout, tout contrôler. Libre, les gens ne le sont pas. Elles ont déjà l’œil sur les revenus. Car pour ces politiques belges, voire le milieu d’affaires belges, cela constitue une fuite de capitaux, un manque à gagner pour l’économie belge. Consommer sur place bénéficierait à leur économie. Une fois, votre seuil franchi, vous êtes mis sur la liste rouge. Des personnes, voire de couples se sont vues refuser l’envoi d’argent pour simplement avoir franchi ledit, le fameux seuil imposé. C’est du vécu. Aujourd’hui, de parents, des amis doivent passer par des moyens, de circuits non officiels pour envoyer de l’argent, à leur risque et péril, dans leurs pays d’origine.
Avec une banque rd-congolaise de la diaspora, l’Etat rd-congolais pourrait avec le développement numérique de l’informatique bancaire engrangeait une plus-value considérable sur les transferts de fonds de la diaspora rd-congolaise. Le système de contrôle de transferts de fonds en vigueur de ces sociétés devient un obstacle préjudiciable aux pays d’origine des migrants. Or, un outil est à porter de mains. Pourquoi pas l’utiliser. Tirer profit de ça. En effet, il y a un outil efficace pouvant nous éviter ces contraintes. Le paiement par smartphone sous android et par téléphone mobile est une réalité en RDC. Pourquoi n’utiliserions-nous pas cet outil de paiement pour effectuer certaines transactions financières ?
Depuis la RDC, nous entendons parler d’un de ces types de paiement dit numérique par smartphone dit « M-Pesa », un produit Vodacom, Orange money de l’Orange, Airtel money de AirtelL. Ces sociétés de communication travaillent en étroite collaboration avec quelques banques de la place souvent à capitaux étrangers. Les personnes se sont familiarisées avec ces types de transactions. C’est rentré dans les mœurs surtout dans les grandes agglomérations de la RDC. Aujourd’hui, Il vous suffit de vous présenter à un point de vente M-Pesa ou autres avec votre argent et de déclencher l’opération. Ainsi, le bénéficiaire se présentera à l’autre point de vente, dénommé dépôt pour percevoir son argent. Cette méthode déjà rodée pourrait faire objet d’adaptation. Ainsi, il vous suffirait depuis votre fauteuil de l’activer pour envoyer de l’argent à votre parent. Les clients potentiels pourront aller recevoir leur argent auprès d’une succursale de la banque de la diaspora rd-congolaise ou à une institution financière en partenariat avec celle-ci, voire de points de relais certifiés. Ils le recevront non en devises étrangères, comme est le cas aujourd’hui, mais en Franc congolais. Pour éviter le retour de la manivelle.
La question que je me suis toujours posée : « comment pouvons-nous nous en passer, nous permettre de négliger, de laisser de sommes considérables, fruits de nos efforts, aux mains des autres nations ? » Il y a de fils et filles rd-congolais ayant étudié dans les universités et écoles supérieures de la RDC ou ailleurs ou simplement de « self mens » prêts à adhérer à ces types de projets, à apporter leurs expertises.
De notre correspondant en Belgique Claude Nsamu