Un inextricable désordre s’est installé depuis que l’espace médiatique audiovisuel s’est démocratisé avec l’avènement d’un foisonnement des chaînes télé. La mère de toutes (RTNC, publique) a vu arriver une concurrence impitoyable lui imposée par celles qui ont trouvé un espace adéquat pour s’exprimer. Ce qui n’est pas une mauvaise chose en soi.
La rançon de l’émulation. Donc il fallait se mettre au diapason pour espérer accrocher un plus grand public et s’ouvrir davantage. De bonne guerre, en somme… Seulement voilà !
L’ouverture de cet espace à une multitude de structures télévisuelles a donné lieu à un tel cafouillage qu’un holà était plus qu’impérieux. Trancher sans le vif ! Dès lors, l’autorité de régulation avait du pain sur la planche face au méli-mélo qui s’est fait jour. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) qui s’est mis à délivrer des avis de conformité pour permettre un exercice en droit fil avec le cahier de charges présenté lors de la sollicitation d’exploitation s’est retrouvé quelque peu désabusé par les requérants. Très peu professionnels…
Bien peu se sont montrés respectueux des normes en la matière s’écartant carrément du contenu de ce document (cahier de charges) censé formaliser les besoins permettant de cadrer les missions pour ne pas évoluer à contre-courant au mépris des règles. C’est justement ce qui s’est observé dans de nombreux cas. Des chaînes télé ont inondé les écrans la plupart sans programmation respectant les règles élémentaires. Les évangélistes de tous bords, en quête d’une plus large audience, s’y sont engouffrés, ayant trouvé là une aubaine pour rallier la masse à leur cause. Des structures de télé sans infrastructures adaptées émettent à qui mieux mieux au point où on ne savait plus qui est qui… Le CSAC n’avait pas d’autre choix que de servir. Mais avant, cet organe a invité les contrevenants à s’y conformer faute par eux de ne pas obtempérer, ils se verront interdire la diffusion de leurs programmes très souvent bancals. Le ministère de la Communication s’en est saisi dans l’objectif également d’y mettre bon ordre. On en est à espérer que la cacophonie ambiante donnera lieu à une concordance de sons qui rend une musique audible et agréable. Le nettoyage qui est envisagé ne sera qu’applaudi de deux mains. Au moins, l’autorité aura fait au préalable œuvre de pédagogie. A l’heure qu’il est, la carotte est brandie avant le bâton…
Bona MASANU