Alors que le ministre de l’EPST, Willy Bakonga, annonçait que les résultats sanctionnant la fin du cycle secondaire et technique découlant de d’Examen d’État seraient connus en tout début du mois d’octobre, il a pris tout le monde à contre-pied dimanche lorsque les réseaux sociaux (via le site du ministère) ont commencé à les rendre publics dimanche 27 septembre. Les premières heures de l’après-midi ont donné lieu à des scènes de liesse et beaucoup se sont laissés aller à l’euphorie. Prenant d’assaut les bistrots et autres lieux à forte densité humaine pour se mettre en exergue. Une autre frange s’agrippant sur l’arrière des motos pour aller jubiler avec les condisciples.
Des pourcentages élevés ainsi que d’autres un peu moins tombaient comme s’ils en pleuvaient. La tête comme saupoudrée de farine (en réalité la poudre blanche) était le signe distinctif extérieur par lequel on pouvait reconnaître les lauréats du jour élargi à leurs proches, parents et connaissances. Beaucoup d’appelés peu d’élus : loi immuable de la nature à laquelle les humains sont astreints.
Visiblement Kinshasa baignait dans une atmosphère enfiévrée pour célébrer le succès à cette épreuve post-confinement. Une catégorie brandissait « Jamais 6e deux fois après Covid-19. Comme si on avait totalement vaincu la fameuse pandémie de ce siècle.
De nombreux observateurs s’en sont montrés dubitatifs, voire perplexes face à ce qui s’apparentait à une distribution de bonnes notes à la pelle. Le ministre s’en félicitait arguant que le taux de réussite était en hausse (78%) au regard de l’année précédente (72%). Mais combien sont-ils à réellement mériter ce succès ? Des questions fusent de toutes parts et nombreux se montrent plus sceptiques quant à la valeur réelle de ces enfants qui ont obtenu ce précieux sésame qui leur ouvre les portes de l’enseignement supérieur. L’essentiel pour bon nombre ayant franchi ce cap est d’obtenir seulement ce diplôme, après on verra… On est plus moins certain que si on refait ces épreuves en faisant passer une simple dictée, plusieurs resteront sur le carreau. A observer de près l’enthousiasme quasi général dans lequel la ville s’est retrouvée ce jour- là, les recalés, peu nombreux, n’ont pu montrer le bout de leur nez car noyés dans une ambiance festive à laquelle ils ne sont pas conviés. Passé l’euphorie, il faut gérer le futur proche qui doit les amener à s’inscrire dans les grandes écoles du pays ou d’ailleurs (universités ou institutions supérieures) où ils doivent montrer de quoi ils seront réellement capables soumis à la dure loi de la sélection naturelle : seuls résisteront les plus aptes. Assurément peu nombreux…
Bona MASANU