Essous Spiritou est une chanson de Grand Kalle avec le groupe African Team dédiée au saxophoniste Jean Serge, qui a choisi de poursuivre sa carrière aux Antilles. En effet, les relations entre Grand Kalle et Jean Serge Essous, tous deux amateurs de la musique afro-cubaine, remontent vers la fin de la première moitié des années 50. Grand Kalle les a découverts à Brazzaville lors de la prestation de son orchestre African Jazz au bar Faignond où l’orchestre Negro Jazz d’Essous et consorts a joué la première partie. Leurs relations se sont poursuivies durant leur séjour à Léopoldville.
Après la faillite des éditions Opika, Bowane a convaincu Grand Kalle de rejoindre en 1957 les éditions Esengo, nouvellement fondées, où il rencontra encore Essous. Les musiciens de deux orchestres, African Jazz et Rock’A Mambo, enregistraient indifféremment sous les deux labels. Grand Kalle exécuta au chant avec Rossignol la première cha cha de la musique congolaise ‘’Baila’’ de Jean Serge Essous.
En 1963 lors du mariage de Grand Kalle avec CDL, le groupe de Nico, Roger, Rochereau et Déchaud refusa de l’agrémenter et il a fait recours aux Bantous de la capitale du chef Essous.
En 1966, après avoir agrémenté la fête de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, Essous abandonna l’orchestre et se rendit à Paris où il rejoignit Grand Kalle dans son African Team. Quelques temps après, il intégra le Ryco Jazz avec qui il va séjourner plus de 5 ans aux Antilles.
C’est ce séjour d’Essous aux Antilles qui a inspiré Grand Kalle à lui dédier la chanson ‘’Essous Spiritou’’ en guise de leur amitié. Il regrettait son absence prolongée qui a plongé ses collègues des Bantous en deuil et se demandait à quand son retour car ses mélomanes du Congo-Kinshasa l’entendaient à bras ouverts.
Cette chanson a été enregistrée en 1971 lors du séjour de Grand Kalle à Paris avec son orchestre African Team composé de Don Gonzalo, Manu Dibango, Kwamy, Mujos.
Essous Spiritou
Essous Jean Serge, makubila trois ‘’S’’
Nazalaki na Nino na Béa, Edo, Célio Pamelo, pandi batindeli mbote
(J’étais à Brazza avec Nino, Edo, Célio, Pamelo et Pandi ; ils t’ont salué)
nazalaki na tantine na Baya
(j’étais avec tantine à Baya)
nalobi tantine na keyi paris kotala Jean Serge
(je lui ai dit que je me rends à Paris voir Jean Serge)
Essous muana ya mama Adèle
(Essous, le fils de maman Adèle)
yo passeport opona Antilles,
(tu as choisi comme passeport les Antilles)
kokanisa mingi te nzambe ya Congo akobatela yo
(ne te soucis pas, le Dieu du Congo va te protéger)
okoloba ye likambo oyo nga tantine nakolela ye
(tu vas lui dire que moi tantine, je pleure son absence)
akozonga nde mokolo nini
(quand est-ce qu’il va rentrer ?)
pe ba Bantous bazali na mokuya
(car les Bantous sont en deuil)
akoya nde mokolo nini
(quand est-ce qu’il revient ?)
Kalle totindi yo opesa ye mbote
(Kalle, on t’a chargé de le saluer)
la musique n’a pas des frontières
(la musique n’a pas des frontières)
Congo Kinshasa bakoyamba ye
(Les Congolais de Kinshasa vont t’accueillir)