Le débat autour d’une éventuelle révision de la constitution refait surface depuis quelques semaines en RDC.
Ce débat ne divise non seulement les acteurs politiques mais aussi les scientifiques. Cas du Professeur Nkere Ntanda et de Maitre Richard Bondo, deux personnalités très intelligentes.
Nkere Ntanda : « On doit impérativement revisiter la constitution… »
Dans une interview accordée à « E-JOURNAL’, le Professeur Nkere Ntanda se dit favorable pour le changement de la constitution.
» Moi, je parle plutôt de la revisitation de notre constitution, étant donné que les insuffisances que cette dernière continue à présenter », a déclaré le Professeur Nkere Ntanda.
» Il est vraiment impératif. Ce n’est plus une question des négociations, c’est une question impérative, on doit revisiter ce document si on veut avoir un Congo stable, un Congo meilleur », a insisté l’internationaliste.
Procès d’intention contre le régime Tshisekedi
Cependant, le Professeur Nkere Ntanda s’inscrit en faux contre tous ceux qui accusent le régime Tshisekedi de vouloir à tout prix changer la loi fondamentale, pour s’éterniser au pouvoir. Pour ce Professeur d’universités, c’est un procès d’intention. Il y a aucune preuve pour corroborer une telle accusation, a-t-il fait savoir.
Malgré cette campagne contre le régimeTshisekedi, le Professeur Nkere Ntanda sensibilise le peuple congolais à militer pour le changement de constitution.
Mais…
Parmi les articles qu’il faut changer, le Professeur Nkere Ntanda cite notamment l’article 217 de la loi fondamentale. Selon lui, cet article met en danger la souveraineté du pays.
Cet article stipule : » La RDC peut conclure des traités ou des accords d’associations ou de communauté comportant un abandon partiel de souveraineté en vue de promouvoir l’unité Africaine ».
Pour un Congo meilleur, l’article 51, ajoute l’Internationaliste, doit être changé.
Cet article stipule : » L’Etat a le devoir d’assurer et de promouvoir la coexistence Pacifique et harmonieuse de tous les groupes ethniques du pays. Il assure également la protection et la promotion des groupes vulnérables et de toutes les minorités. Il veille à leur épanouissement. »
Il y a aussi d’autres raisons qui justifient le changement de la constitution. A ce sujet, Nkere Ntanda souhaite que les gouverneurs soient nommés par le Président de la république, pour éviter selon lui, ce chantage qui a constamment au niveau des provinces, question de favoriser le développement.
Même si le Professeur Nkere Ntanda plaide pour le changement de la constitution, il reconnaît toutefois qu’il y a certains articles qu’il ne faut pas toucher.
Pour conclure, cet enseignant au département des relations internationales de la faculté des sciences sociales, administratives et politiques estime que le changement de la constitution serait un début dans la refondation de l’état Congolais.
Me Bondo: On ne change pas une constitution pendant la période de guerre.
De son côté, Maitre Richard Bondo, s’oppose au changement de la constitution. Selon cet avocat au Barreau de Kinshasa- Gombe, la loi interdit toute modification de la constitution pendant la période de guerre. Il fait référence à l’article 219 de la constitution.
» Aucune révision ne peut intervenir pendant l’état de guerre, l’état d’urgence ou l’état de siège ni pendant l’intérim à la présidence de la république ni lorsque l’assemblée nationale et le sénat se trouvent empêchés de se réunir « .
Pour Maitre Richard Bondo, avec l’état de siège décrété en Ituri et au Nord-Kivu, le contexte ne s’y prête.
« On ne peut pas projeter ou décider de la modification ou la révision de la constitution dans ces circonstances », a précisé Maitre Richard Bondo.
Que pense Félix Tshisekedi ?
Même si à ce jour, le gouvernement ne s’est pas encore prononcé officiellement sur une éventuelle révision de la constitution, le chef de l’état, Félix Tshisekedi a promis lors de son séjour en Europe, plus précisément en Belgique, de mettre en place une commission qui réfléchirait sereinement sur comment doter la RDC une constitution digne.
TLB