Un phénomène de mode est en train, aujourd’hui, de mettre en péril l’avenir de la profession de photographe. Il s’agit de l’omniprésence des Smartphones dans notre quotidien au point que chacun est devenu son propre photographe.
L’on est devant une révolution technologique imposée par l’évolution de la science à l’ère du digital. En effet, grâce à des objectifs de plus en plus précis et des capacités de traitement d’image plus élevées, la photo numérique tutoie de plus en plus l’excellence.
Dans les usages courants, ces appareils imposent de nouvelles pratiques. Chaque fait est pris en vidéo ou en image de manière spontanée. Rien n’échappe plus au détenteur du téléphone qui peut se muer, à chaque instant, en reporter-photographe, au grand désenchantement des professionnels en la matière.
L’obsession est telle que nos moindres faits et gestes sont désormais scrutés à la loupe par les amateurs de l’image enclins à filmer le moindre accident de circulation plutôt qu’à apporter secours aux victimes.
La dernière vidéo ayant circulé sur la toile d’un pasteur kinois fraîchement accidenté, le corps ensanglanté et luttant contre la mort sous les regards absents des gens jouant aux preneurs de vue occasionnels, est symptomatique de ce qu’est devenu le monde aujourd’hui.
Tout est dans l’instantanéité. L’humanité a longtemps quitté les esprits. Chacun veut être le premier à balancer les images dans les réseaux sociaux. Ainsi va la vie à l’ère du numérique. Un phénomène qui impacte négativement la profession de photographe.
Incontournable actuellement, le smartphone est devenu un véritable studio photo/vidéo ambulant dont tout le monde se sert, y compris les professionnels de l’image, pour immortaliser les évènements. Malheureusement, on en fait un mauvais usage.
Cependant, avec les performances actuelles des smartphones, en photo comme en vidéo, équipés des fonctions de traitement d’image assisté par l’intelligence artificielle (IA), la photographie traditionnelle à pellicule vit ses derniers instants…
Jean-Pierre Eale Ikabe