Il a apporté d’autres couleurs dans le compartiment chant de Zaïko Langa Langa au moment où le besoin s’est réellement fait sentir. Redo Likinga Mangenza, venu de l’Empire Bakuba de Pépé Kallé, a de développé dans ses arrangements et ses compositions des innovations dans la manière de vocaliser. Car pourvu d’un timbre vocal d’une étonnante subtilité.
Il a donc apporté un second souffle à là bande à Jossart Nyoka Longo pour combler le vide laissé par la défection, en 1974, de la clique à Evoloko ayant entrainé Papa Wemba, Mavuela, Bozi Boziana…
Unanimement, il a été établi que Likinga s’est particulièrement distingué avec de l’angélisme dans la voix et un lyrisme imposant son style qui l’identifiait assez facilement.
Auteur d’un compositeur doublé d’arrangeur de talent, on lui doit des chansons telles que « Arya Kefi » « Viya », « Moselebende », « Kamanzi », « Evelyna », « Manzaka ebende » et un album « Likinga chante Olemi ».
Likinga Redo entame sa carrière musicale en 1969 en intégrant comme chanteur des orchestres kinois, comme « Les Malou » et « Sensationnel », avec son pote Doris Ebuya. En 1971, il se révèle au sein du groupe « Empire Bakuba » de Pépé Kallé, avec sa chanson “Montese”.
Fin 1974, Likinga Redo et Lengi Lenga sont recrutés pour combler le vide laissé par Papa Wemba, Anto-Evoloko Joker, Bozi Boziana et Siméon Mavuela Somo qui ont quitté Zaïko Langa Langa. De 1975 à 1987, Likinga Mangenza Redo, a fait la pluie et le beau temps du groupe puis s’élance dans une aventure hasardeuse qui lui ouvre les portes de la prison au Portugal.
Pendant ce temps, l’année d’après une vague contestataire dont il fait partie ébranle à nouveau les fondements de Zaïko avec les départs entre autres de Lengi-Lenga, Bimi Ombale, Ilo Pablo, Avedila Petit Poisson, Jimmy Yaba, Yvon Kabamba pour aller monter une autre branche appelée Famila Dei. Dès sa sortie de l’univers carcéral (2009), il rejoint les dissidents : une parenthèse moins réussie, sans trop d’artifices.
D’autant que le climat qui y prévaut ne l’incite pas à y rester et le pousse à se retirer. Il décide alors de rejoindre la France où il se consacre à chanter pour la gloire du Seigneur, accompagné spirituellement par le Frère Adjina Djuma-Pili, leader du Centre évangélique « Espace de prières ». Ce dernier lui trouve même du travail à l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle.
Né le 15 mars 1954, il disparaît le jeudi 8 août 2013 à Reims (France), suite à la maladie d’Alzheimer dont il souffrait depuis plusieurs années. Il préparait un album dans un registre spirituel « Repentance » qui emportera outre-tombe…
Bona MASANU