Dans notre rubrique patrimoine, nous vous présentons deux grandes réalisations du marechal Mobutu dont le Palais du peuple qui totalise 41 ans et le Pont marechal 37.
Parfaite illustration du gigantisme, la Chine est caractérisée également par un paysagisme enchanteur qui laisse rêveur. La preuve, chez nous, est démontrée par le majestueux Palais du peuple avec son binôme le Stade des martyrs de la Pentecôte dont la proximité ne saurait dissocier l’envie de leur initiateur, le président Mobutu Sese Seko qui l’a commandé après sa visite au pays de Mao Tse Toung en 1973, de capter l’attention de ses concitoyens sur un lieu chargé d’histoire.
Tournons nos regards vers ce qui est devenu depuis 2003 l’hémicycle (siège) du Parlement et du Sénat congolais dans la foulée de l’arrivée de l’AFDL à Kinshasa sous la houlette de Laurent Désiré Kabila.
Vaste bâtiment dans un style monumental implanté sur une grande superficie le long du Boulevard Triomphal et fruit de la coopération sino-zaïroise, disais-je, d’entrée en matière, l’ouvrage a été inauguré à l’occasion du 12e anniversaire de ce que fut le parti-État, le MPR, un certain 20 mai 1979. Le premier événement majeur que ce lieu a abrité, c’est bien sûr le culte géant officié par le souverain pontife, le Pape Jean-Paul II, le 2 mai 1980. Et servira entre 1990 et 1992 de site où se sont tenues les assises de la plus longue et célèbre Conférence nationale souveraine.
Mais bien avant cela, il a été ouvert au public pour les obsèques, pour la première fois, d’un artiste-musicien de renom, Franco Luambo Makiadi en 1989. Quelques années auparavant, deux productions musicales de grande envergure ont eu lieu dans la salle de spectacles du lieu, les Kassav et ensuite Jimmy Cliff, le Grec Mikis Theodorakis y sont venus donner la preuve de leur savoir-faire. Et leurs homologues locaux ont également marqué leur passage là, les retrouvailles organisées par Laudert Production des anciens de Zaiko Langa Langa, 18 ans après. En 1993, les retrouvailles par mes soins des ex-musiciens de Nkolo Mboka. Puis JB Mpiana et Werrason à tour de rôle, viendront là s’illustrer. On ne compte plus le nombre de kermesses, discours à la Nation, meetings dont une toute première matinée politique avec une forte affluence organisée par Tshala Muana (Mamu nationale) en 1999. Beaucoup d’apparat autour et à l’intérieur de ce Palais du peuple qui symbolise également le lieu des espoirs déçus ! Depuis belle lurette, les députés et les sénateurs l’ont investi pour leurs travaux et le cadre sert de bureau au personnel rattaché à ces deux Chambres du Parlement congolais. A-t-on une idée de sa salle de cinéma et de ses restaurants ? La première citée s’est muée en lieu de réunions, il est à ce jour dépourvu d’un restaurant digne. Son personnel d’exécution, faute de mieux, se rend aux alentours pour se restaurer à la mi-journée auprès de ces mamans tenant des gargotes pour proposer leurs mets à bas prix (contrairement aux restos dignes de ce nom). Si votre invité est d’une certaine classe, l’obligation vous est faite de le convier ailleurs pour un certain confort. Nous (Congolais) sommes coutumiers du fait… On détourne toujours tout de son objectif : regardez l’échangeur de Limeté, ce que nous en avons fait ! Le Jardin zoologique n’a rien pour attirer… Le Palais du peuple aurait pu rester, malgré tout, un pôle d’attraction au lieu de ne l’ouvrir au public qu’à la faveur des obsèques de grands noms du domaine artistique ou politique de notre pays : Papa Wemba, Lutumba Simaro… Il y a matière à discourir à son sujet. Ceci n’est que la partie visible de l’iceberg dont j’ai levé un pan de voile. Il y a plus à voir et à décortiquer. Les limites du tolérable me contraignent de m’arrêter là, hélas ! Mais, je dois à la vérité de l’affirmer, l’histoire ne nous pardonnera pas d’avoir galvaudé ce patrimoine qui mérite d’être restauré pour lui redonner ses titres de noblesse. Ce ne sera que justice !
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