Première audience foraine du Tribunal de Grande instance de Kinshasa Gombe ayant eu pour cadre la prison de Makala en ce tout premier jour de la semaine en cours. Selon la procédure, tout a débuté, il y a un peu plus de deux semaines, par l’instruction qui se définit comme étant la phase de l’instance pénale constituant une sorte d’avant-procès permettant d’établir l’existence d’une infraction et déterminer si les charges relevées à l’encontre des personnes poursuivies sont suffisantes pour qu’une juridiction de jugement soit saisie. Nous y voilà donc ! Il est établi que Vital Kamerhe et consorts sont inculpés pour le détournement des fonds publics destinés au programme des 100 jours du chef de l’État. Barbe hirsute, regard sombre, le directeur de cabinet du chef de l’État est apparu avec une mine déterminée visiblement prêt à en découdre. Il existe bien des pièces à conviction, c’est ce que le tribunal veut à tout prix arriver à démontrer à la face de monde. Même si la défense dans l’ensemble clame l’innocence des prévenus, elle aura bien du mal à mener les débats en leur faveur. Vital Kamerhe et Jammal Samih ont choisi de tout nier en bloc. Les magistrats instructeurs et les avocats de la partie civile forgent leur intime conviction sur la culpabilité de Vital Kamerhe et compagnie. La République s’étant constituée partie civile dans l’objectif de recouvrer l’évasion des millions de dollars placés dans des paradis fiscaux. Des dommages- intérêts pourraient être exigés au cas où… Vital Kamerhe s’étant résolu de se présenter en donneur des leçons aux juges. Le procès est, par définition, très technique. Il appert qu’il existe des témoignages (messages et appels) qui cristallisent les liens entre ce trio qui s’est présenté à la barre. Même si les uns et les autres semblent laisser croire qu’ils n’ont pas d’accointances. Les juges veulent établir clairement qu’il y a bel et bien association des malfaiteurs constituée en bande organisée. La suite (le 25 mai prochain) nous en dira un peu plus…
Bona MASANU