Le FCC est en train de décrier aujourd’hui la trahison de Tshisekedi, la marionnette qui devait suivre à la lettre l’accord secret signé pour qu’il devienne président. Quand son nom a été coché, les laboratoires kabilistes avaient hoché la tête pour dire que c’était le bon choix, manipulable. Normal pour eux, car Kabila avait déjà joué et gagné avec la même formule.
La trahison s’accompagne des plans dénoncés : débauchage de ses cadres; dédoublement des partis et regroupements politiques ; corruption des élus nationaux pour déchoir le bureau de l’Assemblée nationale ; viol de la constitution pour nommer irrégulièrement les juges constitutionnels…C’est inacceptable pour le FCC. Pourtant, ce sont des jurisprudences fâcheuses et regrettables qu’il a laissées, comme des monuments épouvantables dans la mémoire des Congolais. En effet, durant 18 ans de règne, les cadres de cette plateforme se sont illustrés par la commission de plusieurs crimes tant politiques qu’économiques dans le seul but de pérenniser leur pouvoir.
L’opinion n’a pas encore pardonné au FCC la mort par balles de certains manifestants ; la mort et l’arrestation des activistes des droits de l’homme ayant dénoncé tel ou tel autre crime ; les arrestations arbitraires pour des opinions politiques et l’emprisonnement dans des cachots illégaux et privés, le pillage et la profanation des lieux des cultes. La liste est longue. Mais seulement aujourd’hui, le FCC dénonce.
Sa dénonciation, faite tout simplement pour déjouer tout plan de son déboulonnage, tombe au moment où les rapports des forces semblent se renverser. Se voyant en train de perdre le contrôle sur les institutions stratégiques, la plateforme du sénateur à vie n’a d’autre solution que crier au voleur. « Pourtant, c’est lui le grand voleur qu’il faut châtier sévèrement », semble lui rétorquer l’autre camp. Pour maintenir son hégémonie sur la classe politique, le « Raïs » s’est voulu homme du dialogue, lequel débouchait souvent au partage des miettes du pouvoir à ses opposants. De 1+4, formule ayant géré la transition politique d’avant 2006, en passant par l’incorporation d’Antoine Gizenga et son PALU dans la Majorité Présidentielle (MP) lors de son premier mandat (2006-2011) ; jusqu’à la récupération de Samy Badibanga et Bruno Tshibala, à la Primature, pour jouer le figurant lors du « glissement » (2016-2018), la recette kabiliste avait de quoi inspirer une pareille tentative avec Tshisekedi, à la présidentielle de décembre 2018. Mais cette fois-ci, les pneus semblent crevés. Le 5e président a joué sa carte jusqu’à être surnommé « béton ». C’est du lourd. Il s’est montré imprévisible pour placer ses partenaires sur le banc des plaignants alors qu’ils bombent le torse d’être puissants. Leur crainte aujourd’hui est de voir l’union sacrée pour la nation, que Tshisekedi veut constituer les punir étant donné que toutes ses composantes semblent garder une dent contre eux. Pourquoi le voleur n’aime pas qu’on le vole ? Seuls les voleurs peuvent donner la réponse. Difficile de l’avoir car personne ne pourra admettre qu’il est voleur avant d’être arrêté. Tricheur et voleur, c’est bonnet blanc, blanc bonnet. En se projetant dans la classe politique congolaise, les tricheurs d’hier, sont ceux qui dénoncent la triche aujourd’hui.