De retour d’Abidjan après la dernière CAN, nous nous sommes permis, à travers un reportage, d’esquisser quelques propositions concrètes pour réduire les embouteillages dans la ville-province de Kinshasa.
Nos recommandations étaient inspirées du modèle ivoirien, particulièrement d’Abidjan qui, pendant la cette CAN, avait conçu un plan de circulation routière censé gérer le flux du trafic sur les axes menant vers les sites des compétitions.
Nous avons suggéré que les tronçons qui débouchent au centre-ville soient en sens unique le matin afin de prévenir les embouteillages sur ces axes généralement empruntés par des travailleurs et autres. Cette optimisation de la circulation par des sens alternés paraît être la parade trouvée contre les embouteillages.
En fait, la population kinoise fait les frais d’une configuration urbaine héritée de la colonisation. Les belges avaient, à l’époque, tout concentré au centre-ville où ils étaient résidents. Les entreprises qui les employaient étaient établies à quelques encablures de leurs domiciles. Ce qui leur évitait d’effectuer de longues distances pour rejoindre leurs postes de travail.
Il en est de même des écoles, des hôpitaux et d’autres infrastructures de base. Quant aux Kinois habitant les quartiers indigènes ou périphériques, ils prenaient chaque matin le chemin de la ville pour y retourner au coucher du soleil. C’était leur corvée et cela a duré plusieurs années.
Aujourd’hui encore, Kinshasa souffre de cette donne historique qui aura laissé des empreintes dans le quotidien de ses habitants. Entre-temps, la ville s’est élargie et la population a quadruplé, sans que les voies routières ne suivent en termes de développement.
Nous pensons qu’il est temps de coordonner le trafic routier à Kinshasa pour plus de fluidité. Les parkings motos ou des véhicules doivent être organisés dans les carrefours avec des emplacements bien fixés afin de dégager des espaces. La circulation des camions à gros tonnages devra être réglementée. Des dépôts devront être installés dans les différentes entrées de la ville pour éviter la circulation des gros camions au centre des affaires pendant la journée.
Les premières décisions relatives à la circulation intermittente à Kinshasa tardent à produire leurs effets certes, mais il faut compter aussi avec les mesures d’accompagnement pour juger de leur efficacité. Les automobilistes seront plus tard astreints au paiement des taxes pour accéder au centre-ville, ou encore, pour aller dans les zones périphériques.
Avec un peu de volonté, nous arriverons à juguler l’épineuse question d’embouteillages à Kinshasa.
Bonne route.
Jean-Pierre Eale Ikabe