Symbole de la souveraineté dans le domaine aérien, la compagnie aérienne nationale congolaise, Congo Airways, traverse les pires moments de son existence. Les grèves à répétitions voire permanentes, l’absence des appareils opérationnels, les difficultés financières et opérationnelles récurrentes et la non viabilité de ses services à ce jour l’ont placé dans une sale orbite au point connaître une suspension de son activité ; et la voilà obtenir un sursis de 90 jours de part de l’Association du Transport Aérien International, (IATA), une offre à la compagnie pour tenter son redressement.
Maints observateurs notent que depuis la création de la compagnie Congo Airways, l’on a eu de cesse d’entendre parler de ses difficultés qui, bien certainement, la rattrape aujourd’hui. D’abord un manque de maintenance adéquate de ses appareils puis une gestion financière floue et ensuite une concurrence accrue sur les lignes intérieures et régionales. C’est donc depuis septembre 2023 que la descente aux enfers s’est dessinée à Congo Airways, notamment à travers la suspension de ses vols, acte ayant fragilisé le modèle économique de la compagnie aérienne nationale congolaise.
Que retenir comme causes ?
Plusieurs facteurs expliquent la situation délicate de Congo Airways : Une flotte vieillissante. Il faut noter que l’âge moyen de la flotte de Congo Airways est élevé, ce qui entraîne des coûts de maintenance importants et une fiabilité réduite des appareils. Par ailleurs, la compagnie a souffert d’un manque chronique de financement, l’empêchant d’investir dans de nouveaux avions et de moderniser ses infrastructures
Mais, et parmi les plus importants, une gouvernance contestée. On se souviendra que des questions ont été régulièrement posées sur la transparence et l’efficacité de la gestion de Congo Airways, alimentant le doute chez les partenaires et les investisseurs.
Mais la compagnie a aussi souffert d’une concurrence accrue, car la libéralisation du marché aérien en RDC a entraîné une intensification de la concurrence, mettant sous pression les compagnies aériennes nationales.
Le sursis règle-t-il le problème ?
Il s’agit d’un moratoire accordé à Congo Airways par l’IATA pour se refaire rapidement les énergies et non un règlement définitif du problème. Pour se redresser et reprendre ses activités dans l’espoir de se pérenniser, Congo Airways a intérêt à procéder par la mise en œuvre d’un nouveau plan de restructuration, lequel devra prendre en compte plusieurs aspects, entre autres, trouver de nouveaux investisseurs prêts à injecter des capitaux importants pour lui permettre d’acquérir une nouvelle flotte ; honorer ses dettes ; mettre en place une nouvelle équipe dirigeante ; assurer la gestion transparente de la compagnie ; proposer de nouveaux services ; assurer la maintenance de ses appareils dans un délai requis, etc.
Et la question de fierté nationale ?
La survie de Congo Airways est un enjeu de souveraineté pour la RDC. Une compagnie aérienne nationale forte est indispensable pour assurer la connectivité du territoire et promouvoir le développement économique. Cependant, il est essentiel que cette relance se fasse dans des conditions transparentes et durables, afin d’éviter de reproduire les erreurs du passé.
Benz Bwanakawa